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Chroniques BD

Tripes gratuites

Jackals (scénario de Shinya Murata, dessins de Kim Byunh Jin, éditions Ki-oon, 6 tomes parus série en cours)

Amandine, ancienne collègue et fournisseuse officielle de manga « que j’aurais jamais ouvert ça », me l’avait bien dit : « euh, je te préviens, c’est un poil bourrin… ». Pour le coup, Amandine, je crois que ton analyse est suffisamment fine pour t’offrir un poste de chroniqueur chez nous !

C’est vrai, Jackals, ce n’est pas du manga de sensibles. Ceux qui pleurent en se cassant un ongle (bon c’est vrai ça fait mal !) et n’aiment pas croiser les cadavres de hérisson sur la route au printemps risque de voir leur élan calmé dès les premières (en fait dès LA première) pages.

Jackals se passent à la fin du XIXe siècle à Cicero City, une petite ville (américaine ?) tenue par deux bandes rivales : le clan Gabriela (italiens ?) et le clan Tenmouren (chinois). Friedlich Town (la ville de la paix) est une zone neutre où l’affrontement fait rage, c’est également le lieu de prédilection d’assassins-mercenaires, les Jackals, qui louent leurs services aux plus offrant. Bien entendu, le héros principal de cette histoire est l’un d’entre eux : un dénommé Nichol « Alligator » Heyward. Ce surnom d’Alligator provient d’un héritage de sa maman, une espèce d’épée-hachoir-bouclier assez impressionnant.

Bien entendu, il n’est pas évident de « vendre » ce genre de manga. Oui, il y a des combats à chaque chapitre ! Oui, ça gicle ! Oui, les héros sont balèzes et courageux ! Oui, on trouve de grosses épées (et celles-ci sont sacrément énormes) Oui, oui, oui on est dans les codes d’un manga profilé pour un certain public. Mais, j’ai presque envie de dire… et alors ?
Peut-on faire une œuvre de qualité dans ce genre-là ? Oui bien entendu. Et Jackals en est la preuve. Outre les scènes d’action efficaces de plus en plus spectaculaires, le scénario est suffisamment étoffé pour susciter un autre intérêt que « celui qui a la plus grosse » habituel à ce genre de récit. Entre rebondissements, blessures et fantômes du passé, codes d’honneur et désir de liberté, la tension est palpable et on se retrouve surpris à attendre la suite des aventures de ces faux méchants héros. Reste à savoir ce qui est faux, le méchant ou le héros…
Pour ceux qui intéressent un peu aux jeux vidéo, Jackals est paru dans le magazine Young Gangan de Square Enix. SquareSoft étant l’éditeur de la série des Final Fantasy. Nichol et son pote Foa ne sont pas sans rappeler les héros principaux de la mythique saga où même si les grosses épées sont de rigueur, la qualité des scénarii n’est pas à démontrer.

Pour conclure, Jackals n’est pas à lire si vous souhaitez parler philosophie, littérature où amourettes de lycéennes. En revanche, si vous souhaitez de l’action, du combat et malgré tout un scénario tenant sur autre chose qu’un timbre poste, alors c’est pour vous, sans aucun doute !
On remercie tous Amandine pour ce bon conseil ! Allez, si, si, j’insiste !

Et promis, ma prochaine chronique sera plus calme !

A lire : 20 pages sur le site de manga sanctuary

Chroniques BD

Le Retour du p’tit bolet

Litteul Kévin T.8 (dessins et scénario de Coyote, ed. Le Lombard, 2009) 

Au-delà de la nuit dans le Kalahari
Le lion va rugissant comme un gros chat qui miaule…

Ceux qui connaissent la fin de cet authentique joyaux poétique peuvent entrer dans la cabane des lions, les autres devront avoir lu les aventures du plus jeune biker de l’histoire de la BD pour connaître la fin.
Dans la précédente chronique, je vous avais parlé du petit plaisir de revenir dans les lieux que l’on sait agréable. Plus heureux encore est de retrouver, après bien des années d’attentes, les amis perdus de vue. Dans une certaine mesure, les héros de BD sont autant de copains que l’on attend avec impatience au fil des parutions.
Et c’est donc avec une joie quasi-enfantine que j’ai retrouvé Kévin, Gérard (euh… Chacal), Sophie, Hulk  et tous les autres (les
Lions et les frères du Club) et bien entendu la poésie du Kalahari. Si tous ces noms n’évoquent rien pour vous alors il est grand temps, ô chanceux que vous êtes, d’ouvrir les albums de Litteul Kévin, dessiné par Coyote.
On les avait quitté en 2003 dans le tome 7, à l’époque ils s’envoyaient en l’air dans les alpes en pissant sur les castors (non, le
s marmottes) et on les y retrouve (avec de la couleur pour l’édition simple, noir et blanc pour la collector) toujours présent. Nous avons quelques années de plus et eux n’ont pas pris une ride.

Après 6 ans d’attente, on retrouve cet humour biker décalé, la famille de Kévin étant tout sauf aux normes, les jeux de mots foireux (ou pas) et surtout la grande tendresse de Coyote pour ses personnages. Et, pour ce nouvel opus, il a fait le choix de mettre en lumière des personnages secondaires (et d’en introduire de nouveaux) en particulier la belle-mère « adorée » de Chacal. Et c’est sous un jour nouveau, et dans des situations toujours aussi cocasses que Coyote nous fait rire. Comme d’habitude, l’album est composé d’historiettes qui se succèdent pour autant de moments-clefs de la vie de nos héros. Ici, pas de cynisme ou d’humour noir, juste un mélange d’humour (de) brut(e), de finesse et de fausse naïveté pour finalement une série qui n’est pas réservé au gros motards barbus balèzes et buveurs de Jack Daniel’s. Personnellement, à part le fait d’être gros et barbu, je n’appartiens pas à cette catégorie.

Alors bien sûr, j’aurais été sans doute plus exigeant si ce tome était sorti un an après le précédent. A mon humble avis, toutes les histoires ne sont pas de la même qualité. Mais malgré cela, le mérite de Coyote a été de garder l’esprit original de la série tout en faisant évoluer ses personnages et leur univers. Pour le coup, c’est un retour réussi (contrairement à des livres d’or parus récemment mais je ne balance pas).
De toute manière les aficionados comme moi sauront apprécier ce retour, les autres pourront profiter du nouveau tirage de la série (chez Fluide du tome 1 à 7, Le Lombard pour le dernier) pour se pencher avec délice sur les tomes précédents.
A titre d’information, Litteul Kévin (et surtout le tome 5, l’apogée de la série) est l’une des trois séries d’humour à m’avoir fait, au sens propre, pleurer de rire. Les deux autres étant Gaston Lagaffe et Rubrique à brac. On passe vraiment pour un imbécile quand on pleure de rire en plein milieu d’une librairie, croyez-moi !

Bon, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui alors salut mes gueules et bonne bourre !!! [Rassurez-vous c’est une citation ]

A découvrir :
le site de Coyote

Infos du jour

Digibidi

Info du jour : lire, louer, acheter en ligne…

sur Digibidi. C’est quoi ce truc ? Et bien, ce site vous propose de louer (jusqu’à 72h) ou d’acheter des albums virtuels de vos BD préférées. Il vous permet même d’en lire les 20 premières pages, histoire de se faire une idée. Bien entendu, la liste des éditeurs est encore très limitée. Mais outre Soleil, on trouve également Les Requins Marteaux, Ego comme X ou les éditions ça et là.
Bon personnellement, je privilégie toujours mon libraire à moi mais pour se faire de bonnes idées, on peut feuilleter… A tester donc !

Chroniques BD

Y’a pas de raison…

Points de Vue (scénario et dessins de Peter Kuper, éditions ça et là)

Bon d’accord, je n’ai pas résisté. Les vacances approchent, le rythme se ralentit, je sors de ma grotte d’ours et surtout, je me rends compte qu’écrire des chroniques sur IDDBD me démange très souvent. Alors, pour faire d’une pierre deux coups, j’en profite pour souhaiter un bon anniversaire aux éditions ça et là qui ont fêté leurs 4 ans le 25 mai dernier.

On vous en a parlé régulièrement au cours de nos chroniques : Château l’attente, Bottomless Belly Button, Little Star (Andi Watson), Pictures of you et bien d’autre encore. Et à chaque fois, nous avons souligné la qualité exemplaire de leur travail d’édition et surtout de leurs talents pour dénicher de vraies perles (pardon des petits bijoux). Récemment, je suis tombé sur leur première publication, un petit livre intitulé Points de Vue (Eye of the Beholder) de Peter Kuper, une référence de la bd indépendante américaine. Initialement, les strips de 5 cases de ce recueil ont été publiés dans le New York Times.

En fait, le livre se divise en deux parties. La première est consacrée aux vues subjectives. On ne voit l’action que du point de vue de l’observateur. Ce dernier n’étant révélé qu’à la dernière case (après avoir tourné la page sinon c’est moins drôle). La seconde « regroupe les histoires d’un point de vue extérieur«  (dixit la présentation).
Si je suis moins fan de la seconde partie, la première est vraiment très déroutante. On s’amuse à réflechir aux possibilités offertes par les 4 premières cases et souvent on se retrouve surpris par le résultat.

Ce livre montre surtout la grande vitalité de la bd indépendante américaine jouant sur les codes et les effets de style. C’est sympa, ça se lit avec le sourire au lèvres et ça prouve bien la grande qualité de l’éditeur !
Bon, entre nous, cette chronique a été écrite en moins de 25 minutes, ce qui est un record pour moi. Comme quoi, vous me manquiez !
A bientôt peut-être les IDDBDiens !
PS : je viens de découvrir qu’il existait un tome 2, que je n’ai évidemment pas lu. Donc si quelqu’un…

A (re)découvrir : le blog de ça et là avec les dernières infos sur Virginia de Dash Shaw.
A voir : le site officiel de Peter Kuper

Chroniques BD, Recommandé par IDDBD

Chronique | Amer Béton (Matsumoto)

(scénario et dessins de Taiyou Matsumoto, éditions Tonkam)

Contrastes Urbains

A Takara, mégalopole contemporaine où règnent misère et petites arnaques, Noiro et Blanko sont deux orphelins vivant de rapines et de racket. D’une remarquable agilité, les chats survolent les toits et sont impitoyables. Ils règnent en maitre sur « leur » ville.
Si Blanko est extraverti, complément déconnecté de la réalité, à la limite de la folie, son grand frère Noiro est sombre, secret, toujours prêt à dépasser les limites de la violence. Mais cet équilibre précaire est remis en cause le jour où une série d’évènements vient remettre en cause leur suprématie. Voici le début d’une quête initiatique pour les deux frères… et d’une oeuvre riche et magnifique.

Sorti en 1995 au japon, le manga de Taiyou Matusmoto est une chronique d’une urbanité oppressante, noyant ou plutôt conservant l’individu dans sa folie et dans sa démesure. Takara littéralement Trésorville, est bien plus qu’un décor. C’est un symbole. Si les deux orphelins portent même jusque dans leurs noms sa part d’obscurité et de lumière, les personnages secondaires (en particulier les deux figures formidablement réussies des Yakuza) font également parti de ce corps omnipotent.

Seule figure féminine importante du récit, Takara est une ville-mère, moteur de l’histoire. En effet, ce sont bien ses propres évolutions qui obligent les personnages à se découvrir eux-même, parfois pour leur plus grand malheur. Dans Amer Béton, peu d’entre eux échappent aux vicissitudes de leurs destins même si l’espoir ne disparait jamais.

Le dessin est très surprenant, loin des canons classiques du manga. Il indignera encore plus que d’habitude les ayatollahs du franco-belge. Pas grave on a l’habitude ! Si vous avez la chance de passer outre, alors vous découvrirez une histoire riche, parfois rude et sans complaisance, mais absolument passionnante qui, sous bien des aspects, me fait penser au cultissime Akira de Katsuhiro Otomo. Je regretterai seulement le travail un peu léger des éditions Tonkam. L’absence de traductions d’idéogrammes ou quelques pages d’explication aurait pu être un plus, surtout pour une édition intégrale… Enfin, je chipote…

Avant de refermer cette chronique, je ne saurais trop vous conseiller de voir la superbe adaptation du manga. Un pur joyau d’animation (pour les grands hein, évitez de regarder ça avec vos enfants) !

A lire : la chronique du Monde à l’occasion de la sortie du film

A lire (encore) : la chronique (énorme et archi complète : respect) sur du9.org

A lire (toujours) : le dossier réalisé par le site Akata (Delcourt) sur Amer Béton

A voir : des extraits vidéos du film

A faire : voter pour Jibé et Sans Emploi pour la révélation Blog

Chroniques BD

Saint-ple d’esprit

Exauce-nous (scénario de Pierre Makyo, dessins et couleurs de Frédéric Bihel, Futuropolis)

Léonard est un simple d’esprit, employé comme homme de ménage dans un théâtre du Mans. Personnage sympathique et attachant, il possède ses petites habitudes dans un bar du coin où, chaque soir, il retrouve des proches qui, le regard amusé par son éternel lait tiède, attendent avec impatience son incontournable question « tu l’as vue celle que j’cherche ?« . La personnalité de Léonard et cette phrase énigmatique pousse Frank, ami et scénariste en quête d’inspiration, à entreprendre un travail d’écriture et d’enquête sur l’étrange simplet. Ces recherches mènent l’écrivain vers des domaines et des découvertes insoupçonnées.

Voici un album qui mérite son lot de superlatif ! Une fois n’est pas coutume, commençons par le dessin. En toute franchise, je ne m’extasie pas souvent devant un dessin réaliste. J’admire le travail c’est vrai (je suis incapable de tracer une ligne correctement) mais ça me touche en général assez peu. Mais là, le dessin de Frédéric Bihel est simplement beau et d’une grande sensibilité. Les décors en particulier (les rues du vieux Mans, le Bar, l’échoppe du luthier, le théâtre) sont magnifiques. Cette réussite est dûe à une couleur impeccable et surtout lumineuse faisant resortir l’humanité des personnages. Ainsi, le dessin de Frédéric Bihel fait parfaitement écho au scénario de Pierre Makyo (qu’on ne présente plus). Et en bon bédéphile que vous êtes, vous savez que l’harmonie entre le dessinateur et scénariste est un gage de réussite en BD.

Exauce-nous est un album tenant autant à ses personnages principaux qu’à ses « seconds rôles ». Ces amis ou ces proches offrent autant de points d’encrage au récit par des petites histoires parallèles tout en enrichissant à la fois l’intrigue principale et les personnages de Léonard ou de Frank. Ainsi Antoine, Karim, René, Victorine, Ernest, Phil ou Macha sont autant d’éclairages nouveaux (les femmes surtout) pour nos deux protagonistes.
Quant à l’intrigue principale, elle est surprenante, mélangeant volontiers les genres par petites doses. On aime surtout cette façon de laisser le lecteur interpréter les choses à sa façon. Et c’est peu à peu, en compagnie de Frank, que l’on découvre la vérité. Bien souvent, le but est moins important que le chemin parcouru.

Et au final, comme doivent l’être les fables, car s’en est une, il y a une morale touchante et poétique (que je ne dévoilerai pas). Dans cette (en)quête de l’autre, dans cette recherche de la parole et du mot juste (il y a une belle réflexion sur ce sujet) on assiste à une valse des relations humaines, à une belle leçon d’amitié et de tendresse symbolisée par le regard attendri de ses amis sur Léonard, belle figure de l’innocence. Voici sans doute ce qui unit tous ces personnages et qui nous touche. Une belle réussite.

A voir : les planches en ligne sur le site de Futuropolis

Chroniques BD

Les sorties récentes… Part III

IDDBD a repéré pour vous (suite)…

IDDBD a fait un petit balayage des sorties récentes pour en faire un tir groupé de pitchs du jour !

Une aventure de Monsieur Pixel (scénario et dessin de Etienne Beck, éditions L’employé du moi)

Personnellement je suis fan…

« Mon enfance a été marquée comme tous les gosses par les legos et les jeux vidéo. J’ai gardé une nostalgie pour ces jeux qui faisaient appel à l’imagination, transformant un triangle avec deux côtés en escalier en un redoutable vaisseau spatial.
Etienne Beck

Monsieur Pixel est dessiné « pixel par pixel » avec quatre feutres, un jaune, un vert, un rouge et un noir. Beck l’a démarré sur un coin de la cuisine, en écriture automatique, et en a fait un récit de 92 pages dans lequel Monsieur Pixel, tour à tour jouet du destin et maître de ses actes, se fiance avec une ravionne, se bat avec son amant, connait la gloire et la déchéance, se fait prédire l’avenir par une cuisinière, catche au Mexique, affronte Roger Waters.

Bien qu’impossible à résumer, ce sinueux récit évite le délire stérile et délivre une raclée d’humour en un bouillonnant et subtil magma de mots et d’images.

À la fin, Monsieur Pixel retombe sur ses pattes, nous laissant bouche bée, comme après un grand film d’aventure lorsque la lumière se rallume dans la salle, un peu perdu, vidé et repu à la fois, un grand sourire aux lèvres. »

A lire : des extraits sur le site des éditions L’employé du moi

Droit dans le mûr (scénario et dessin de Fabcaro, éditions La Cafetière)

« Voici la suite du « Steak haché de Damoclès« , avec cette fois des histoires moins en relation avec des souvenirs d’enfance ou d’adolescence, mais plus en rapport avec les difficultés qui se posent à travers la question « qu’est-ce qu’être mature et adulte ? »
BD autobiographique, où il est question de problèmes de communication, de soucis quotidiens, de timidité, de quiproquos, de malentendus, de rapports humains difficiles, de situations décalées et de lâcheté. Tout ça ?
Sans oublier l’humour ! »

A lire : quelques extraits sur le site de La Cafetière

La saison du Serin (scénario et dessin de Germain Boudier, éditions La Boîte à Bulles)

Originale et palpitante : rappelez-moi ce que l’on demande à une BD ?

« Pour services rendus, Serin se retrouve invité au camping breton de L’Abri Côtier. Dès son arrivée, le détective en vacances est mis au parfum : le lieu est endeuillé par le suicide, l’an passé, de la mascotte du camping, le plus emblématique de tous les habitués. Et Dieu sait qu’il y en a des habitués dans ce camping ! A leur contact, Serin est progressivement saisi de doutes : et si Emile avait été tué ? Et si son départ avait finalement arrangé tout le monde ? C’est ce que va penser Serin dans la première version du livre.

Dans la seconde version du livre (qui lui fait face), Serin est arrivé un jour plus tard, suite à une panne de voiture. Et sa vision des choses est toute autre. Même si les images dessinées par Germain Boudier sont… identiques !

Deux polars donc pour une même intrigue ! Et surtout un superbe exercice de style doublé d’un quasi documentaire plein de verve et d’humour sur la vie au camping. Tout le monde s’y reconnaîtra ! »

A lire : quelques planches sur le site de La Boîte à Bulles, ainsi que des liens vers des chroniques de cet album pour le moins original

Death Note – Tome 12 (scénario de Tsugumi Ohba, dessin de Takeshi Obata, éditions Kana)

Je ne vous présente plus ce manga dont IDDBD est complètement accro ! Utilisez donc le moteur de recherche d’IDDBD pour vous en rendre compte.

« Le dénouement est proche pour Light et Near qui vont enfin s’affronter ! Quelles stratégies ces deux esprits hors du commun ont-ils donc élaborées pour prendre le dessus sur leur adversaire ?

Dernier chapitre pour le Death Note qui se refermera définitivement après cet ultime duel ! »

Un enterrement de vie de jeune fille (scénario et dessin de Hervé Bourhis, éditions Dupuis)

Les lecteurs réguliers d’IDDBD savent que Hervé Bourhis fait partie du carré VIP de ce blog ! Nous n’avons donc aucun mal à saluer son dernier album et à vous recommander chaudement ce magnifique road-movie

« Quitterie et Auréole kidnappent Anne, leur meilleure amie, pour une virée prénuptiale, mais, à peine les premières épreuves potaches ont-elles commencé, que Anne leur apprend qu’elle annule le mariage. Le week-end commence…

Un enterrement de vie de jeune fille est un instantané contemporain de la vie de trois filles au seuil de la trentaine, avec tout ce que ça peut comporter de rires et de larmes, de cafeterias d’autoroute, de culpabilités, de faux-semblants, de bals populaires, de choix cornéliens, de cuites du samedi soir, d’hypocrisie et d’amitié mise à mal, de problèmes de téléphones portables et bien sûr… d’enterrements de vie de jeune fille.

Dans « Un enterrement de vie de jeune fille« , Hervé Bourhis, qui a été révélé en 2002 par le prix Goscinny (prix du meilleur jeune scénariste) qu’il a reçu pour Thomas ou le retour du Tabou (collection Tohu-Bohu, Les Humanoïdes associés), nous parle des choix qui se font au seuil de la trentaine, de la fin définitive de l’adolescence quand on est confronté à la mort, à la séparation. Sans pathos, mais toujours un peu acide, sa chronique sonne juste.

Son regard acéré sur le monde contemporain lui a servi à développer une oeuvre mordante, qu’il s’acoquine avec un coauteur (comme Rudy Spiessert, pour Le Stéréo-Club ou Ingmar) ou qu’il travaille en solo (Comix Remix, Le petit livre rock). »

Chroniques BD

Always « No future » ?

No comment (histoires et dessins d’Ivan Brun, éditions Drugstore, 2008)

Connaissez-vous l’excellente émission de la télévision publique belge Streap-Tease ? Et bien No comment d’Ivan Brun pourrait en être l’équivalent en bande dessinée !
Tout d’abord par l’approche silencieuse de celui qui donne à voir le monde. Les quelques bulles qui émaillent les cases standards (format gauffre 3 x 4) de l’album utilisent les signes de communication internationaux ($, %, etc…).
Pour le reste, les histoires se comprennent d’elles-mêmes. D’autant mieux qu’elles décrivent le monde dans lequel nous évoluons. Et si la plupart du temps nous réussissons à fermer les yeux sur la réalité qui nous entoure, lorsqu’un artiste nous la jette à la figure, nous la reconnaissons instantanément… Nous en faisons aussi partie.

Le travail d’Ivan Brun est remarquable d’acuité et d’intelligence. Bien qu’il dénonce les hypocrisies sociales, politiques et culturelles qui fondent notre société contemporaine (aussi bien en occident qu’ailleurs, du reste), Ivan Brun ne fait pas preuve d’exhibitionnisme gratuit. Tout sert son propos. Même l’économie de son trait et de sa mise en scène (que je trouve personnellement superbe…).

En définitive, No comment est une belle démonstration graphique et narrative qui, contrairement à certaines formes d’art, est aussi utile qu’intelligente…

A lire : une interview d’Ivan Brun sur le blog Black Cat Bones

A voir : quelques toiles d’Ivan Brun sur le site Diogene.ch

A savoir : les éditions Drugstore sont le nouveau nom du Vent des Savanes (racheté par Glénat)

Chroniques BD

Il était une fois l’Amérique…

Le maître de Benson Gate – Tome 2 : Huit petits fantômes (scénario de Fabien Nury, dessin de Renaud Garreta, couleurs de Jean-Jacques Chagnaud, lettrage de François Batet, 2008)

Décidément, IDDBD ne vous recommande que des suites ces jours-ci (après le troisième tome de Miss Pas Touche, vendredi dernier). Aujourd’hui, c’est sur le deuxième opus du Maître de Benson Gate que vous allez vous jeter ! Si vous vous souvenez de la chronique du 8 janvier 2008 (mais si, mais si, un petit effort voyons…), vous n’avez pas oublié le conseil d’IDDBD : ne passez à côté d’aucun des albums scénarisés par Fabien Nury. C’est peut-être simple comme conseil, mais sacrément efficace lorsqu’il s’agit de choisir une bonne BD sur l’étal de son libraire ou dans les rayons de sa bibliothèque…

Le deuxième tome de la série Le Maître de Benson Gate ne faillit pas à cette règle : l’intrigue nouée au premier tome autour de Calder et Richard, les frères Benson, héritiers putatifs d’un empire pétrolier dans l’Amérique du début du XXème siècle, se clôt dans un permier diptyque passionnant et sombre comme un roman de James Ellroy (pour reprendre les termes de Christophe Quillien du magazine Avant-Première). Et ce n’est pas la découverte du cadavre de Joan Bartlett, la fille de neuf ans d’un notable lié à la famille Benson, qui apportera un peu de lumière dans ce cloaque humain qu’est la bonne société de Boston. Ni les occupations de Taylor, le domestique de Benson Gate

On reste admiratif du talent de Fabien Nury et de son extraordinaire capacité à nous immerger dans l’intimité de ses personnages, renforcée encore par le magnifique dessin réaliste de Renaud Garreta dont la maîtrise est époustouflante. Ce dessinateur est à la hauteur de son scénariste, ce qui n’est pas peu dire !

Et la bonne surprise dans tout cela c’est que ce deuxième tome, qui clôt donc le premier diptyque du Maître de Benson Gate, annonce déjà les prochains albums… à suivre de très près.

A lire : 16 planches sur Read-box.com

A voir : la bande annonce de la série Le Maître de Benson Gate

Interview

Davina Benier : l’interview !

Attention Jeune Talent

Le 8 mai dernier, IDDBD vous annonçait une interview de Davina Benier, jeune artiste en plein démarrage, donc à suivre de très près ! Malgré un emploi du temps déjà très chargé (ce qui est plutôt de bonne augure pour un auteur...), Davina Benier a gentiement accepté de répondre aux questions d’IDDBD

IDDBD : Bonjour Davina ! Comme annoncé il y a quelques quelques semaines sur le blog, IDDBD aimerait te faire découvrir à ses lecteurs. Bien sûr, après avoir fureté un peu sur Terre de légende, on connaît certains de tes centres d’intérêts. Mais avant d’en parler, peux-tu te présenter ?

Davina Benier : Et bien j’ai 21 ans comme Zelda, et je suis orléanaise comme Marion Cotillard ! (bon un peu de sérieux) J’ai passé toute mes études dans cette ville. Cette année je prépare mon diplôme de DNAT à l’IAV (Beaux Art d’Orléans) après 3 ans là-bas, en section design graphique. Sinon à par tout ça j’adore la musique, l’astronomie et l’informatique !

IDDBD : Quand et comment as-tu décidé de faire du dessin en général et de la BD en particulier ton métier ? Qu’est-ce qui a été déterminant pour toi ?

Davina Benier : Je dis bien souvent que j’ai appris à dessiner avant d’écrire… Je dessine depuis que je suis toute petite, d’ailleurs mes professeurs de primaire en avait marre de voir de petites illustrations dans les marges de mes cahiers !
J’ai eux des problèmes tôt avec l’écriture étant dyslexique, mais la bande dessinée est venu naturellement, j’avais toujours des petites histoire en tête que je n’arrivais à traduire que par le dessin. C’est en faisant des concours, d’Angoulême en particulier, et après avoir eu quelques prix (2 écureuils d’or régional) que j’ai pensé me mettre plus à fond dedans.

IDDBD : Peux-tu nous parler de ton premier album BD édité ? Comment se sont passé les premiers contacts avec le scénariste, puis avec l’éditeur ?

Davina Benier : J’ai rencontré Laurent Couineau, le scénariste de la BD il y a environ 3 ans, qui est moniteur de plongée. Il avait un projet de BD pour apprendre aux enfants les bases de la plongée sous marine, et je me suis dit que ça pouvait être une bonne expérience… une sorte de chalenge. J’avais déjà fait de mon coté une BD de 50 pages, mais la s’était un projet qui avait des chance d’être publié !
Alors je me suis mis a fond dedans pendant environ 1 ans (en parallèle avec mes cours), en découvrant en même temps la colorisation sur ordinateur (qui s’est amélioré depuis le temps). Au début je dois dire que ce n’était pas facile, il y avait pas mal de contraintes car la plongée sous marine est très réglementée.
Puis après l’avoir fini, on a recherché un éditeur… Laurent s’en ai surtout occupé, et ça n’a pas été facile du tout, il y avait que des réponses négatives.
Après un peu plus d’un ans de galère, on a enfin trouvé les éditions GAP qui avait déjà publié des livres sur ce thème. Et le projet a fait son petit bout de chemin jusqu’à aujourd’hui : la BD est sortie mi mai ! J’arrive toujours pas à y croire…

IDDBD : Quels sont tes projets en cours ? Comment envisages-tu tes prochains travaux ?

Davina Benier : Là je suis sur un projet qui me tient vraiment à cœur, en lien direct avec ma toute première BD. C’est un projet assez grand puisque je l’ai imaginé en plus de 12 tomes ! Oui je sais, je rêve un peu… mais c’est une histoire longuement mûri, entre la SF et le fantastique, entre légende et réalité (j’aime beaucoup jouer avec les mythes de différentes régions du globe et les rassembler pour en donner une explication rationnelle).
Mais comme je suis encore jeune, mon dessin n’arrête pas d’évoluer : je suis toujours en train de rechercher différentes façon de coloriser et d’interpréter mes planches, la compo.. c’est un projet en constante évolution, comme s’il était lui même vivant. Mon plus grand souhait serait de le faire éditer, faire partager mon univers.
L’une des planches que l’on retrouve là, serait un extrait de mon 13ème tome si je vois très large, avec mon perso principal : Marco ou Wen selon ou il se trouve.

IDDBD : Sache que l’on suivra tout ça de très près ici ! Sinon, question traditionnelle sur IDDBD : quels sont les albums qui t’ont marqué ? Quels sont les dessinateurs et scénaristes dont tu
apprécies le plus le travail aujourd’hui (attention : tu vas te faire des copains dans le milieu !) ?

Davina Benier : Alors sans aucun doute, je suis une grande fan de la série « Thorgal » de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski ! je baigne dedans depuis toute petite et c’est ce qui m’a poussé à vouloir faire de la BD. Je trouve le dessin très expressif et l’histoire palpitante.
J’aime aussi le travail graphique de Tan Shaun dans « Là où vont nos pères », également les scénars de Morvan et Corbeyran… Il y en a beaucoup d’autres, mais c’est la BD « Thorgal » qui a été la plus déterminante.

IDDBD : C’est bon de partager des coups de coeur avec des auteurs ! Merci Davina pour cette interview !

Davina Benier : Et bien c’est moi qui vous remercie !

A voir : quelques planches de la BD de Davina Benier sur Terre de Légende

A visiter : Davinarfel

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