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Chroniques BD

Les voyages du Docteur Gulliver / Kokor

Les Voyages du docteur Gulliver – Livre 1 (scénario et dessin de Kokor, collection Equinoxe, éditions Vent d’Ouest, 2006)

Avec Miss pas touche de Hubert et Kerascoet, je pensais avoir trouvé mon album 2006 (attends David, c’est quand même très très bon…). Et bien non, encore une fois, j’avais parlé trop tôt ! Ayant retrouvé mes pleins pouvoirs d’internautes, je peux sans complexe vous faire part de mon second coup de cœur de l’année car oui je dois l’avouer le premier tome des Voyages du Docteur Gulliver est un petit bijou ! (marque déposée IDDBD). Après Frederik Peeters, Manu Larcenet et quelques autres encore, je crois que je viens de me découvrir un autre chouchou en la personne de Kokor.

L’histoire, libre adaptation du roman de Swift, est celle d’un petit médecin des pauvres dans une ville du bord de mer, rêvant d’aventures en contemplant l’horizon. Un jour, un capitaine de la marine royale lui ordonne de monter à son bord, il est tiraillé entre son désir de partir et sa femme… L’aventure commence…

A l’image de son fabuleux Balade, Balade, Kokor prend le temps de raconter cette fable en abordant des thèmes variés et surtout, en replaçant le héros de Swift au centre de l’histoire. L’aventure, oui certes, mais Gulliver est avant tout un homme, avec ses défauts et ses qualités. Critique vis-à-vis des dérives de son propre monde, Gulliver devient peu à peu l’interlocuteur idéal des habitants de Liliput. Hymne à la tolérance et au partage, à l’aventure et aux rêves, pamphlet contre la barbarie et les paradoxes de la « civilisation », Les Aventures du docteur Gulliver est un album sensible, doux et profond.

Quant au talent de Kokor, simplement remarquable ! Son dessin est toujours sympathique, sa mise en couleur basée sur des tons orangés et bleus est très sobre et il manie le flashback avec une facilité déconcertante, je dois bien vous avouer que j’ai encore été bluffé. Une belle adaptation qui apporte sa pierre à l’édifice du roman de Swift et surtout à la bande dessinée !

David Donnat

A voir : la présentation de l’album sur le site de Vents d’Ouest et quelques planches sur BDgest.com

A lire : une réflexion sur le rapport « littérature/BD » dans Marianne

A lire : le roman de Swift en ligne sur Wikisource

Chroniques BD

Monster

(scénario et dessin de Naoki Urasawa, aux éditions Kana)

Quoi ? Du manga sur IDDBD ?? Hé oui ! Tout arrive ! Et sachez que cela se reproduira dans les semaines à venir !!

Alors, que décidez-vous ? Vous zappez ou vous tentez de lire ce qui suit ? Car pour dévorer les dix-huit tomes de Monster, il vous faudra surmonter trois de vos a priori :

1 – Vous ne connaissez pas ou vous n’aimez pas le manga.
Sachez que Monster, c’est tout sauf Dragon Ball (je présente toutes mes plus plates excuses aux nombreux fans de Dragon Ball…). Ici, pas de combats dans le ciel, de samouraï au regard d’acier, ou de dieux vengeurs… Aussi surprenant que cela puisse paraître (joke), il existe plusieurs formes de manga (ou de BD asiatique si vous préférez) ! C’est comme par chez nous, cré vin diou ! Donc Monster n’est une histoire de super héros aux super pouvoirs avec des animaux qui gueulent toute la journée « Pika ! Pika !« . Non Monster est un thriller, une course poursuite palpitante qui vous tiendra en haleine de la première à la dernière page. Tenez, pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le pitch de la série :
« Kenzo Tenma est un brillant neurochirurgien, promis à la belle Eva Heineman, la fille du directeur de l’hôpital de Dusseldorf (en Allemagne), son avenir est tout tracé. Tout lui sourit… Jusqu’à l’arrivée deux enfants, Anna et Johann Liebert, dont les parents ont été découverts sauvagement assassinés. En choisissant de sauver le petit garçon plutôt que le maire de la ville, le docteur perdra tout car autour des deux enfants, les morts se multiplient. Tenma n’aurait-il pas sauvé un MONSTRE ? »

2 – Lire une manga dans le sens de lecture japonnais (de la droite vers la gauche), c’est compliqué et fatigant. En plus, moi, le Japon…
Faux !
Au bout de trois pages, ça y est, vous y arriverez sans aucune difficulté ! C’est même amusant… et puis ensuite, on oublie complètement. Tout ça devient très naturel !
Quant au Japon, sachez qu’il n’est qu’évoqué dans Monster (le docteur Tenma est japonnais hein, Naoki Urasawa ne peut tout de même pas faire l’impasse sur son pays natal…). Ceci dit, on apprend quelques trucs marrants sur le Japon (l’emploi de l’expression « dômo » par exemple…). Quant à l’intrigue en elle-même, elle se déroule en Allemagne et en République Tchèque, et mêle la fiction (la chasse au serial killer) aux faits historiques (la réunification de 1989 notamment).

3 – Dix-huit tomes à lire, c’est trop !
Encore faux !
Vous voulez que je vous dise ? A la dernière page du dix-huitième tome, vous en redemanderez encore ! C’est un euphémisme que de dire que l’intrigue est passionnante, fouillée, complexe (sans être compliquée), que les personnages (principaux et secondaires) sont tous attachants, terriblement humains, et tout sauf stéréotypés… Sachez que les dix-huit tomes de Monster ont déchaîné les passions à travers le monde ! A aucun moment, ils n’ont rebuté des millions de lecteurs. Alors, pourquoi vous rebuteraient-ils ?

Toujours pas convaincus par Monster ? Bon, tentez au moins l’expérience de lire les quatre ou cinq première pages du premier tome. Je vous paye mon billet que vous ne pourrez plus le lâcher (c’est une expression, je ne vais quand même pas vous payer pour que vous lisiez cette excellente et cultissime série, non ?)…

A lire : l’excellente et très complète chronique sur Mangaverse

A voir : les 18 couvertures (attention, sur chacune d’entre elles, il y a un résumé de l’épisode…)

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Presque

(histoire et dessin de Manu Larcenet, aux éditions Les rêveurs de runes)

Je ne connaissais pas l’album Presque de Manu Larcenet. Je l’ai pris en faisant confiance à l’un des bibliothécaires de Poissy et je ne le regrette vraiment pas…

Je regrette seulement d’avoir chroniqué La ligne de front sans avoir lu Presque avant. J’aurai mieux compris les engoulevents, les gradés stupides et les angoisses du caporal Van Gogh…

Je regrette aussi d’avoir chroniqué Le combat ordinaire sans connaître le Marco de Presque et la mère de Manu lui annoncer (déjà) « Je t’ai fait du poulet…« .

Je regrette enfin d’avoir fait mon service militaire sans trop me poser de questions et, surtout, sans colère, puisque c’est de cela dont nous parle Manu Larcenet dans Presque.

Enfin, il nous parle surtout d’enbrigadement, de violence, de perte d’identité et d’humanité, de repères et d’une journée très particulière vécue pendant les manoeuvres de fin de classes sur une base désaffectée de l’Armée de l’Air, en Lorraine, avec son compagnon Marco.

Presque n’est pas un cri anti-militariste râgeur. C’est un coup de poing visuel en même temps qu’un témoignage intime et bouleversant, calmement sussurré à votre oreille (c’est d’autant plus terrifiant). On y retrouve déjà (l’album date de 1998) tout ce qui a fait le Manu Larcenet que nous connaissons aujourd’hui…

Merci au personnel de la Bibliothèque Municipale de Poissy sans qui la rencontre avec cet album essentiel ne serait pas arrivée…

A lire (indispensable) : l’interview de Manu Larcenet sur du9.org (1998)

A lire : les chroniques de Presque sur du9.org et coinbd.com

A lire (aussi) : la bio de Manu Larcenet sur Wikipedia.org

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Chronique | Isaac le Pirate

(scénario et dessin de Christophe Blain, couleurs de Walter et Yuka, aux éditions Dargaud, collection Poisson Pilote, 2001)

La série Isaac le Pirate est l’occasion de faire le point sur un sujet qui peut dérouter le néophyte : le dessin d’une bande dessinée doit-il être « beau » ?
Sans hésiter, la réponse est « oui, évidemment », s’agissant d’une oeuvre d’art (car n’en déplaise aux esprits chagrins, la BD est un art à part entière, et non des moindres…).
Pour autant, le trait, le dessin doit-il être nécessairement « académique » pour être beau. Et avec le même aplomb, IDDBD répond « non, évidemment ». Comment ça « évidemment » ?

Pour simplifier à l’extrême (les spécialistes vont lancer un « contrat » sur ma tête), la BD se divise en deux catégories, selon le genre de dessin utilisé : d’un côté la BD « académique« , de l’autre la BD « expressionniste« .

Même si les styles peuvent être très différents d’un dessinateur à l’autre, la première catégorie utilise un trait classique, de celui dont on peut dire immédiatement « ouah, le mec, y sait dessiner, la vache » (c’est une image : les dessinateurs savent généralement dessiner autre chose que des vaches…). On peut classer dans cette catégorie des bandes dessinées comme Blacksad, Où le regard ne porte pas, Le Marquis d’Anaon, Cuervos, Rapaces ou Luuna pour reprendre des exemples de BD qu’IDDBD a récemment chroniqué. Pour enfoncer le clou, des BD telles qu’Astérix, Tintin ou Lucky Luke sont emblématiques du genre.

La deuxième catégorie utilise un trait moins conventionnel et des formes graphiques plus originales, plus détachées de la contrainte immédiatement esthétique au profit de l’expression des personnages, des sentiments, du mouvement, etc…
Le néophyte identifie facilement ce genre (par opposition à ce qu’il connaît déjà visuellement de la BD), et rajoute souvent des commentaires du style « Peuh, trop naze, mon neveu de 5 ans dessine pareil« . Outre qu’il est grammaticalement incorrect, cet avis dénote un esprit fermé qu’IDDBD se propose d’ouvrir, à grand coup de claques s’il le faut… (bien entendu, c’est une image… quoique…).
On peut classer dans cette catégorie des bandes dessinées comme Lincoln, la série Donjon, le Combat ordinaire, ou les Imposteurs pour reprendre encore une fois des exemples dont IDDBD a récemment parlé.
Incontestablement, Isaac le Pirate appartient à cette deuxième catégorie. Il en est même emblématique.
Si vous débutez en BD, ne vous laissez pas rebuter par un dessin auquel vous n’êtes pas habitués mais qui se révèle d’une justesse incroyable. C’est déjà ce que je vous conseillais pour les Imposteurs.
Par nature, la BD est un art qui mêle inextricablement le trait et l’écrit. Dans la BD expressionniste, cette définition prend encore plus de son sens.

Aussi laissez-vous emporter par Isaac le Pirate, jeune peintre du XVIIIème siècle embarqué presque malgré lui par un étrange médecin dans le monde de la piraterie, loin de sa belle fiancée Alice.
Des Caraïbes aux glaces de l’Antartique, il y rencontrera des personnages hauts en couleur mais toujours très humains, très vrais : Jean Mainbasse, le Baril, la Teigne, Jacques (dont il deviendra l’ami que nous retrouverons dans tous les autres épisodes). Il y vivra aussi des aventures palpitantes, mêlant action et philosophie, amitié et amour…
Isaac le Pirate, c’est beau, c’est intelligent, c’est sensible ! Le trait de Christophe Blain traduit parfaitement les sentiments, les ambiances, l’action… Son scénario est impeccable, plein des rebondissements que l’on est en droit d’attendre d’une grande fresque romanesque, et plus encore (Alice succombera-t-elle ?).
N’hésitez pas une seconde et lancez-vous à l’abordage des 5 tomes actuellement disponibles !
Isaac le Pirate est un trésor de la BD (et même pas enterré avec ça !).

Vous aimerez si vous aimez : les vraies histoires de pirates (ah les scènes d’abordage ou de combat), les vraies histoires d’amour et d’amitié (nous suivons, en parallèle la vie d’Alice et celle d’Issac…).

A lire (avant de partir à l’abordage) : les cinq premières planches des tomes 1 (Les Amériques), 2 (Les glaces), 3 (Olga), 4 (La capitale) et 5 (Jacques), disponibles sur le site Poisson Pilote (ne ratez pas les galeries d’images, superbes !).

A lire (en escale) : les interviews de Christophe Blain sur bdparadisio.com et sur artelio.org

Chroniques BD

Chronique | Rapaces

(scénario de Jean Dufaux, dessin d’Enrico Marini, aux éditions Dargaud)

Si vous pensez qu’il est temps que Papy Dracula rejoigne sa maison de retraite roumaine (au lieu de tenter de pénétrer les chambres de jeunes femmes en chemises de nuit), ou que Buffy devrait faire du shopping avec ses copines de classe (plutôt que de chasser le grandguignol dans les couloirs de son lycée), alors Rapaces est fait pour vous ! Vous voulez du vampire, vous allez en avoir pour votre argent !

Mais attention ! Cette série de quatre tomes n’est pas à mettre entre toutes les mains : mieux vaut avoir au moins 16 ans pour s’y plonger (mince, en disant ça, je suis sûr de rameuter tous les boutonneux à partir de 11 ans…). Justement parce qu’on n’est pas dans du Dracula gominé en noir et blanc ou du Buffy formaté « pré-ados » : les Rapaces en question sont des bêtes (enfin, des vampires…) assoiffées non seulement de sang mais surtout de vengeance, donc de violence… et de sexe (je vous l’accorde, il n’est pas évident de prime abord de comprendre la logique de Dufaux et Marini…).

Certes, on peut ne pas aimer. Mais à IDDBD, on aime Rapaces. On aime son intrigue, facile à suivre (ce qui n’est pas nécessairement un défaut… on peut aussi varier les plaisirs en BD, non ?), bien ficelée et bien rythmée (parfois, au sens litéral des termes…).

Alors, de quoi s’agit-il ? En deux mots, un frère et une soeur vampires, Drago et Camilla Molina, se vengent aujourd’hui de leurs congénères qui ont autrefois tué leurs parents. Devant l’accumulation des cadavres qu’ils laissent derrière eux, un couple de flics, Vicky Lenore et l’inspecteur Spiaggi vont leur donner la chasse. Du moins jusqu’à l’irruption d’un autre personnage important, Aznar Akeeba

Quant au dessin de Marini, il n’y a que deux mots à en dire : superbe (le trait, les couleurs…) et époustouflant (le rythme, la mise en scène…) ! Bon d’accord, les plastiques féminines sont un peu outrées. Mais vous êtes marrants vous ! Cela fait aussi partie de la loi du genre, que diable ! Croyez-vous que lorsque Papy Dracula glissait jusqu’au lit des jeunes femmes pour leur trouer le cou, les critiques de l’époque ne trouvaient pas cela (délicieusement) scandaleux ? Si bien sûr ! Alors…

En définitive, à IDDBD, on a aimé Rapaces qui est une belle série, agréable à lire…

A visiter : le superbe site dédié à la série

A déguster (en frissonnant) : la très bonne critique du site vampire-fr.com

A voir : quelques visuels de la série

Infos du jour

Poisson Pilote : collection des éditions Dargaud

Je vous vois venir ! « Encore les éditions Dargaud ! », « IDDBD serait-il un sous-marin de cette maison d’édition ? », « IDDBD se serait-il vendu à Dargaud ? », « IDDBD va-t-il traiter d’autre chose que des BD Dargaud ? » Non, non et oui (je répond dans l’ordre…).

Si IDDBD vous parle aujourd’hui de Poisson Pilote, c’est juste pour vous dire que, comme dans le cochon, tout est bon dans cette collection. C’est d’ailleurs l’héritière des fameuses éditions Pilote (qui publiaient un journal de BD historique) créées par Gosciny en son temps. C’est dire !

Bon alors concrètement, ça sert à quoi que je vous parle de la collection Poisson Pilote, là comme ça… Bien, imaginons un instant que vous soyez perdus dans le rayon BD de votre libraire préféré. Vous tournez depuis une heure sans vous décider, vous hésitez (« prendrais-je le dernier Astérix ? Non, plutôt lire du Houellebecq sous Lexomil… » etc,etc…). Vous voulez une BD intelligente (c’est-à-dire qui ne vous prenne pas pour un débile), drôle (mais vraiment drôle, hein, pas comme…), bref une BD que vous aurez plaisir à lire, à conserver, et à relire… Ne cherchez plus ! Plutôt que de sortir les mains vides (dans le meilleur des cas…) et l’âme en peine, prenez n’importe laquelle des BD estampillée Poisson Pilote et vous ne pourrez pas être déçus ! Voilà, c’est simple, c’est facile, et ça peut vous rapporter un bon gros moment de bonne lecture de qualité ! Des exemples ? Mais ma bonne dame, mon bon monsieur, des exemples, y en a à la pelle, m’sieurs-dames !

Vous voulez partir faire le tour des océans aux côtés d’un jeune peintre amoureux, sensible et philosophe entouré d’une bande de joyeux drilles sanguinaires à tête de mort ? Optez pour la série Isaac le Pirate de Christophe Blain ! Vous préférez plutôt faire un petit tour en banlieue (la vraie, pas celle de la télé) pour vous bidonner avec le jeune Nic Oumouk de Manu Larcenet ? Pas de problème, vous pouvez y aller les yeux fermés. Le voyage vous a un peu bousculé et vous voulez revenir aux valeurs bio ? Le retour à la terre (trois tomes magnifiques) est fait pour vous (du même Larcenet)… Ce bol d’air frais vous a requinqué le neurone ? Alors là, j’ai du bon, du très bon pour vous : Le chat du rabbin et Le minuscule mousquetaire de Joann Sfar. Envie de vraiment vous tordre en deux à force de rigoler ? La légende de Robin des Bois de Manu Larcenet n’attend que vous ! Il faudrait encore en citer plein d’autres (Vincent Van Gogh : la ligne de front, Lazarr, Les cosmonautes du futur, No sex in New York de l’excellent Sattouf…). Je termine tout de même avec Les formidables aventures de Lapinot et Les formidables aventures sans Lapinot de Lewis Trondheim, futur président du Festival de BD d’Angoulême 2007 (on s’incline s’il vous plaît, si-si allez, encore un peu…).

Ouf ! Je sais, ça fait beaucoup d’un coup ! Mais rassurez-vous, IDDBD reviendra sur chacun de ces titres dans les semaines à venir… Histoire de vous éviter une indigestion et d’apprendre à déguster le bon Poisson Pilote !

A fouiller : le (magnifique) site de Poisson Pilote

Chroniques BD

Blacksad

(dessins de Juanjo GUARNIDO et scénarios de Juan DÍAZ CANALES, éditions Dargaud, 2005)

Hier, IDDBD ouvrait son blog sous les (bons) auspices du sacre de Lewis Trondheim au 33ème Festival de la BD d’Angoulême. Et pour un festival, on peut dire que c’est un festival de récompenses toutes plus méritées les unes que les autres puisque les sublimes albums de Juanjo GUARNIDO (au dessin) et Juan DÍAZ CANALES (pour le scénario), j’ai nommé « Blacksad », ont reçu le Prix 2006 de la meilleure série ! La classe ! La grande classe même !

Evidemment, ceux qui connaissent « Blacksad » me comprennent sans mal. Quant aux autres, je les envie de ne pas encore avoir posé les yeux sur les magnifiques planches de GUARNIDO, et de ne pas s’être laissé entraîné dans les histoires de DÍAZ CANALES ! Alors, c’est quoi « Blacksad » ? Tout simplement le meilleur, en BD, du polar noir américain des années 50. Dans le genre, je ne crains pas de dire que rien ne lui arrive à la cheville… Et pourtant, les partis pris esthétique et scénaristique du départ étaient pour le moins audacieux : tous les personnages sont des animaux (certes aux corps « humanoïdes », mais des animaux tout de même !), y compris bien sûr le Blacksad du titre, un magnifique chat noir (tout un programme !). Aaaah ! Je vois déjà les esprits chagrins ! « J’ai passé l’âge de lire des BD animalières ! », « Peuh, des animaux ! », etc, etc… Minus ! Sachez qu’en fait, loin de rebuter, le choix des auteurs est tout simplement une idée géniale : leur caractère animal assure aux personnages une épaisseur et une crédibilité psychologique immédiate et nous plonge instantanément dans l’ambiance… Et de l’ambiance, on peut dire qu’il y en a dans cette série : entre les assassins de la femme qu’il a aimé (tome 1 : « Quelque part entre les ombres »), une bande de racistes néonazis fous furieux (tome 2 : « Artic nation »), les « hommes » de main d’un sénateur furieusement anticommuniste (tome 3 : « Âme rouge »), et les superbes créatures qui lui tombent dans les bras aussi facilement que les coups de poings sur la gueule, Blacksad n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer (et nous non plus, ce qui tombe plutôt bien !).

Bref, des scénarios en béton armé, un dessin à couper le souffle : « Blacksad » a tout pour vous laisser sur le carreau, les yeux écarquillés et le palpitant à 140… Heureusement, un 4ème tome est prévu…

A visiter : le site de Dargaud où vous pourrez lire les premières planches des trois permiers albums de la série
A lire : l’interview de Guarnido et Canalès sur bdparadisio.com
A voir : le site (trop beau) consacré au troisième tome de Blacksad

Humeurs & blog

Bienvenue sur IDDBD

Lancement d’IDDBD le jour où Lewis Trondheim est sacré Grand Prix du Festival de BD d’Angoulême ! Comment rêver meilleur départ ?

Vous trouverez sur IDDBD des chroniques quotidiennes sur les albums, les auteurs, et les actualités de la bande dessinnée. Forcément subjectif, IDDBD ne parle que de ce qu’il aime et uniquement de ce qu’il aime (cette idée, je l’ai piquée à un ami blogueur et rockeur…). Vous ne trouverez donc aucune info sur le dernier Asterix par exemple… En revanche, vous lirez souvent les noms de Trondheim, Larcenet, Sfar, Blain mais aussi Rosinski, Van Hamme, Crisse, Cailleteau et bien d’autres (Mazzucchelli, Turf, Pecqueur)… Bref, on ne va pas tous les citer dès le premier jour (sinon que reste-t-il du suspense ???).

Attention les yeux… IDDBD c’est parti !

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