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Itinéraires De Découvertes de la Bande Dessinée (2006-2016)

Aujourd’hui, Angoulême bat son plein. Les amateurs de BD s’écharpent pour savoir qui doit ou ne doit pas recevoir tel ou tel prix, font la queue pour avoir une dédicace ou découvrir une exposition. Certains boivent des coups ou mangent de la pizza au mètre (si, si, j’en connais !) tandis que d’autres se reposent dans un coin d’une « bulle » en lisant un album de la sélection.

Pour IDDBD, c’est le moment idéal pour dire au revoir à tout ce petit monde et surtout à vous, nos lecteurs préférés. Le 30 janvier 2006,  Mike rédigeait le premier article, lançant une aventure qui a duré 10 ans. 10 ans d’écriture, de lecture, de partage, de rencontres, de débats, de mauvaise foi, d’amitié, d’engueulades, d’offuscations, de plaisirs d’écriture… Bref, de grands moments autour, avec et dans la bande dessinée.

Aujourd’hui, il est temps pour moi de rentrer au port, de poser mes valises, de laisser la lecture se dérouler sans penser au texte qui suivra. Je laisse la place aux p’tits jeunes (bloguesquement parlant) qui renouvèlent déjà les pratiques, qui s’accommodent aisément des nouveaux supports et pratiquent avec joie tags, lectures communes et autres joyeusetés. Pour ma part, je reste un vieil ours amoureux du texte et de l’image.

Mais je ne m’arrête pas par lassitude ou aigreur. Juste parce qu’il est temps. J’ai le sentiment d’avoir « fait le travail » en apportant modestement ma contribution. Si quelques uns ont pu ouvrir un livre grâce à l’une de mes chroniques, j’en suis très heureux. Vous aurez encore l’occasion de les parcourir car, techniquement, le blog reste ouvert. Je tiens à conserver le contenu visible sur la toile. Pas question de jeter plus de 1200 chroniques à la poubelle ! Et si, par hasard, l’un d’entre vous recherche un espace d’expression, je lui laisse gentiment les clefs.

De mon côté, je n’ai pas de projet. Je prends une retraite numérique. Mais je n’élude pas un retour sous une autre forme… en équipe peut-être ? Carpe diem comme disait les sioux.

Pour terminer, je citerai une interview de Claire Wendling, faite par Quentin Girard sur Libération :

« Oubliez Angoulême, oubliez les oscars, oubliez le Goncourt, faites-vous confiance, n’ayez pas honte d’apprécier tout seul ou de détester contre tous. »

Merci à tous d’être passé nous voir. Sincère amitié.

Chroniques BD, Humeurs & blog

Maurice & Patapon (Charb)

Maurice & Patapon sont un peu comme Johan et Pirlouit Laurel & Hardy, Véronique & Davina, Black & Decker ou encore le père Lustucru et la mère Michèle. Ils forment un couple indissociable dans nos esprits instruits d’amateurs des belles choses, un grand couple de la littérature graphique française contemporaine, une des formes les plus méritoires de la bandéssinitude du 21e siècle, héritier direct de Töpffer, Pratt ou autres Moebius… Bref, c’est l’ultime forme de l’art séquentiel.

Faites-moi plaisir, lisez le post-chronicum en bas d’article. Non, mais c’est pour plus tard, je ne me suis pas cassé le *** à faire une chronique pour rien quand même ! Merci. C’est peut-être un peu long comme titre, non ?

Il ne faut pas plus de quelques cases pour comprendre. Oui, Maurice & Patapon est l’ultime chef d’œuvre que nous attendions tous depuis… Depuis toujours en fait. Sous la forme de petits strips, Charb interroge directement notre condition humaine à travers les discussions métaphoriques, philosophiques et poétiques de deux animaux. Chien et Chat, Maurice et Patapon. Qui mieux que ces êtres qui nous accompagnent au quotidien peuvent, sans sourciller, observer et juger nos actions, nos défauts, nos petites manies ?

En leur donnant la parole, Charb nous adresse un message d’une profonde pureté qui nous pousse à réfléchir au vivre-ensemble, à  nos interactions,  à nos différences et à nos fausses inimitiés. Avec son regard acéré, son don pour une composition complexe, son référentiel culturel profond et un trait totalement maîtrisé, il se moque de nous avec pudeur et respect. Pour toujours.

Oui, « Toujours » est bien le mot qui résume cette œuvre fondamentale, quasi-mystique, de celui qui entre aujourd’hui au Panthéon de nos certitudes d’amateur du beau. Cet auteur que nous  pleurons aujourd’hui, laisse à travers ses deux personnages un message de paix, d’amour et de légèreté. Le dessin de presse tout comme la bande dessinée sont là avant tout pour résonner dans les profondeurs de notre âme. Une lumière dans la nuit.

Nous garderons à jamais en tête ce dialogue éternel entre un Patapon couché sur un divan et un Maurice l’observant :

» – Chez moi, le cou, la tête, le dos, le ventre, les pattes sont des zones érogènes.
– Chez moi, c’est la bite. »

Hommage.

Maurice et Patapon
Dessins et Scénario : Charb
Editions : Hoebeke

Public : Grands amateurs
Pour les bibliothécaires : Indispensable dans toutes les bonnes BDthèques

Post-chronicum (je ne sais pas si ça existe mais ça fait classe) :

Cette semaine, je voulais reprendre une activité normale sur IDDBD. J’ai bien essayé mais j’étais incapable de vous parler de ceci ou de cela sans avoir une grosse boule au ventre et l’impression de trahir quelque chose. C’est ridicule, j’en conviens d’autant que je ne suis qu’un lecteur occasionnel de Charlie. J’aimais profondément le travail de Cabu, pas mal celui de Charb, un peu moins celui de Wolinski… La semaine dernière, ils ont tué ces personnes (et je n’oublie pas les autres) que je ne connaissais pas intimement mais qui comptait pour moi bien plus que je ne l’imaginais. Ils étaient là, rassurant, sans que j’ai besoin de poser les yeux sur leur travail. Un « au cas où » qui me rendait inconsciemment plus libre, un garde-fou pour l’esprit… « Charlie, défends-moi » comme chantait Noir Désir.

Alors, après ma réaction pleine de colère la semaine dernière, voici cette chronique faussement emphatique. Pas un hommage mais un humble pied de nez aux « Charlie de la nouvelle heure » pour se moquer gentiment des opportunistes, des profiteurs, des sans-gênes de l’esprit qui réunissent les autres derrière leur drapeau à la moindre occasion pour flatter leurs égos et leurs bonnes consciences. Ceux qui trouveront tellement formidables les anti-aventures de Maurice et Patapon et en feront de belles chroniques avant de les oublier dans un coin au grès de nouveaux combats.

C’est quoi le message. Bisous à tous les Charlie, les non-Charlie, les surtout-pas-Charlie… voire même les cons, tiens ! Car « la haine ça n’apporte rien et elle viendra bien assez tôt » disait Renaud…

Humeurs & blog, Interview

Interview | L’atelier En traits libres avec Kristophe Bauer

La première chronique de CaseDoc, la nouvelle rubrique d’IDDBD consacrée aux films documentaires sur la BD, avait pour objet le film Mattt Konture : l’ethique du souterrain. Ce billet a suscité des réactions inattendues, notamment l’intervention et un échange avec le réalisateur himself, mais aussi celle de Kristophe Bauer – que vous connaissez déjà par son comics Les Sentinelles de l’Imaginaire. Outre ses activités d’auteur, il est aussi le Président du collectif  En Traits Libres. Comme nous sommes un poil curieux sur IDDBD, nous nous sommes dit qu’il fallait bien que nous en sachions un peu plus sur cette bizarre entreprise. Alors, secte artistique, groupement d’artistes maudits ou belle bande de potes ? Voici un focus sur un collectif sympathique… à l’image de son Président.

IDDBD : Salut Kristophe !  Alors, si j’ai bien compris à la lecture de la présentation sur votre site, En traits libres c’est surtout un collectif de dessinateur… J’ai bon ?

Kristophe Bauer : Tout à fait. Il y a 11 artistes en tout, principalement des dessinateurs de BD, des illustrateurs, des peintres, des graphistes ainsi que des personnes qui travaillent dans le film d’animation.

IDDBD : L’atelier, c’est juste un espace commun de travail ou la possibilité de créer ensemble ?

K.B. : Les 2 mon capitaines ! Nous ne sommes pas un collectif au sens strict du terme. Il n’y a pas de charte à signer ou de manifeste artistique à respecter. Chacun vient travailler sur sa production à l’atelier quand bon lui semble. Mais dans le même temps ils nous arrivent de développer des projets à plusieurs, voir avec l’intégralité des membres. Principalement au travers du fanzine de l’atelier EN TRAITS LIBRES où l’on retrouve des boulots de chacun, mais aussi durant des manifestations à l’extérieur. On a notamment été contacté pour réaliser des décors de pièces de théâtre ou de festival, des fresques murales ou des ateliers graphiques ouverts à tout public.

Publication du 6e fanzine En traits libres

IDDBD : En traits libres, ça sonne comme un appel à l’échange avec le public. C’est important pour vous ce rapport aux personnes qui découvrent votre travail ?

K.B. : Oui c’est très important. Notre atelier est installé dans le vieux centre-ville de Montpellier, dans une zone piétonne. Notre espace de travail donne directement sur la rue, comme une boutique. C’est à la fois notre atelier, notre galerie et notre lieu de vente. Le passage des gens est donc inévitable et souhaité, même si cela peut tomber au moment où l’on finit une case importante ! L’échange avec le public est très enrichissant. C’est ce qui participe aussi au sentiment de se sentir comme un véritable acteur culturel local et international (car nous avons aussi beaucoup de visiteurs étrangers, surtout depuis l’article dans le New York Times !).

La façade de l’Atelier. Image tirée du blog Lamobile Tour, accueillie par l’atelier en 2010 (http://labomobiletour.blogspot.fr/)

Dans la série des questions qu’on doit te poser 6 fois par jour, tu ne vas pas échapper à celle sur Mattt Konture. Au niveau national – même international – c’est un monument de la bande dessinée, quelle est sa place au sein du collectif ? Un exemple, un « guide spirituel », un artiste de plus…

K.B. : Mattt est surtout un être humain d’une énorme gentillesse et d’une grande humilité. Vu sa notoriété et le public qu’il draine, il aurait de quoi se la « jouer » mais pas du tout. Il vient à l’atelier et passe des heures à noircir ses planches avec ses plumes dans un état de concentration intense ! Toujours en train de travailler, toujours un livre en préparation ou une affiche pour un festival ou une association. Un vrai bosseur. En ce sens, il est un exemple pour tout le monde. La clé d’une passion, c’est le travail. Et c’est ce que permet l’atelier. Les activités liées au dessin sont souvent solitaires et parfois compliquées si elles se déroulent dans son chez-soi. En allant à l’atelier, en se déplaçant, on se met dans de bonnes conditions de travail et au moment des pauses on peut discuter avec un collègue qui partage souvent les mêmes problèmes. C’est parfait !

IDDBD : Tiens justement, tu en as pensé quoi toi du film de Francis Vadillo ? (ça t’apprendra à faire des commentaires, tiens !) 😉 Représentative du personnage ?

K.B. : Francis est vrai passionné de BD et il passe souvent à l’atelier. Il connait bien son sujet. Je trouve son film vraiment remarquable dans ce qu’il donne enfin à voir un artiste au travail (chose assez rare dans les interviews liées à la BD, on en reste souvent aux critères biographiques) ainsi que son univers avec toutes les ramifications possibles (musicales, critiques…). Francis en profite aussi pour faire un état des lieux de la BD avec l’émergence, il y a 20 ans, de l’Association qu’a créé Mattt avec ses comparses et qui a pas mal changé le paysage éditorial. Au final l’aspect protéiforme du film convient bien au style graphique de Mattt, qui peut apparaître au départ minimaliste, mais que je trouve au contraire très foisonnant. On cite souvent Crumb à propos de Mattt, ce que je trouve un peu paresseux au niveau du travail critique, alors que j’ai toujours pensé qu’il y avait plus d’affinités avec le style de Moebius, notamment dans sa période des modelés faits à la plume. On peut trouver cette comparaison déraisonnable, voir incongrue, mais j’en ai discuté un jour avec lui et il me l’a confirmé.

extrait du film de Francis Vadillo

IDDBD : La structure « En traits libres » est devenue une association, comment voyez-vous l’évolution de votre action au cours de ces prochaines années ?

K.B. : Notre passage au statut associatif participe de notre volonté de nous présenter de plus en plus comme un acteur culturel important. Nous avons, en février dernier, organisé un festival de la Micro-Edition sur un week-end avec l’éditeur 6 Pieds sous terre et la Mairie de Montpellier. Ce fut un vrai succès, notamment grâce aux nombreux ateliers artistiques que nous avons proposés et qui étaient ouverts à tous les publics. 3 générations différentes se retrouvaient pour mettre la main à la pâte et faire des sérigraphies, des fanzines ou des Clopeints. Nous espérons pouvoir réitérer cet événement l’année prochaine et le pérenniser. Nous sommes aussi invités depuis 2 ans comme reporter BD sur la Comédie du Livre, un grand salon sur la littérature à Montpellier. Voilà le genre d’aventures artistiques que nous espérons multiplier à l’avenir.

Le « Micro-festival » organisé en collaboration avec 6 pieds sous terre

IDDBD : J’en profite pour te poser quelques questions sur Les Sentinelles de l’Imaginaire… Jan Jouvert avait fait un mauvais rêve cette nuit-là ?

K.B. : Et bien en fait c’est moi qui avait fait ce mauvais rêve ! Toutes les idées concernant cette société future et son caractère dystopique, le casque neuronal, la lutte entre République Résistance et la C.E.C, les 2 amis d’enfance devenus des créatures fantastiques, sommeillaient en moi depuis une dizaine d’années. Après mon passage à l’hebdomadaire le Patriote en tant que cartooniste, j’avais très envie de retourner à la BD avec une série de science-fiction. J’ai alors demandé à Jan de m’aider au niveau du scénario et surtout de la narration pour démarrer la série. Jan est écrivain, plutôt du genre polar avec une écriture très directe qui donne vraiment envie de tourner les pages (Eau et Gaz, 1999, Déménage, 2012) et on se connait depuis 20 ans (nous avons fait de la musique ensemble pendant très longtemps). C’était donc le partenaire idéal. Dès lors que je crois qu’effectivement il y a aussi quelques cauchemars qui appartiennent à Jan dans toute cette série ! Autant au niveau visuel, je suis plutôt seul responsable de ce que l’on trouve, autant l’histoire s’écrit maintenant à 4 mains en permanence.

IDDBD : Plus sérieusement, vous vouliez faire un comics à la française ou ce genre est tout naturellement votre style de prédilection ?

K.B. : Les sentinelles de l’imaginaire sont certes influencées par les comics au niveau de la pagination, du format et parfois dans une certaine manière de s’adresser directement au lecteur durant l’action. Mais pour moi au niveau du style et des thèmes, je me sens plus proche de tout ce que l’on trouvait dans Métal Hurlant ou carrément Valérian et Laureline, qui reste une référence absolue pour moi en matière de science-fiction. Enfin l’art du feuilleton je l’aime autant chez l’américain Milton Caniff (qui faisait des strips d’aventure) que chez le romancier français Gustave le Rouge avec le Mystérieux Docteur Cornélius. Nous tentons, avec Jan, de faire une synthèse de tout ça tout en parlant des enjeux scientifiques d’aujourd’hui qui annoncent le futur (physique quantique, nanotechnologies…etc). Cette série fait aussi partie d’un ensemble chronologique plus vaste qui s’étend sur 3000 ans d’histoire et qui fera l’objet d’autres livres, nouvelles, romans, enregistrements. Sur le blog dédié aux sentinelles, nous développons une série d’articles qui s’appellent les documents interdits et qui développent tous ces aspects.

IDDBD Alors, moi j’ai lu le tome 4, le volume 5 est prévu pour… ?

K.B. : Dès que j’ai terminé cette interview, je m’y colle ! J’espère que l’épisode 5 sortira début 2014 ! Le découpage est terminé, il n’y a plus qu’a s’y mettre. Certains membres de République Résistance ont été laissés dans une situation critique et vont découvrir un terrible secret dans les entrailles de Townsville, quant à l’infâme Cyprus Edwards, le dictateur casqué, après la destruction du réseau des Distracteurs, il va contre-attaquer avec une invention radicale !

Première page du tome 4 (déjà paru)

IDDBD : D’autres projets personnels en cours ?

K.B. : Et bien oui ! Une nouvelle série Hunter & Associés une série contemporaine d’aventures et d’espionnage, très politique, avec un héros à la caractéristique physique très étonnante. Pour la première fois aussi dans les éditions du voyeur, la série sera publiée en couleurs. Les quelques dessins publiés sur le blog et les infos distillées ont suscité beaucoup d’enthousiasme de la part du public. Il me tarde vraiment que le premier épisode sorte. Collectivement, l’atelier En Traits Libres sera à la galerie St Ravy à Montpellier du 29 novembre au 15 décembre pour une exposition work in progress qui promet d’être très proche d’un happening !

Couv’ du vol.3 de Destruction Kentucky par Gaëtan Lüpcke

IDDBD : Allez la question rituelle de fin, as-tu un petit, voire plusieurs conseils de lecture ?

K.B. : Si tu le permets, je vais en profiter pour faire la promo de mes camarades qui ont quelques pépites dans leur carton. Gaëtan Lüpke vient de sortir l’épisode 4 de sa série comico-délirante Destruction Kentucky (écrire à l’atelier qui fera suivre!) et Guillaume Penchinat sort Ahlam  aux éditions le Potager Moderne fin novembre. Guillaume est mon voisin à l’atelier, j’ai vu toute la BD se réaliser sous mes yeux et ça m’a beaucoup impressionné. Une sorte de récit initiaque entre descente aux enfers et poésie débridée.

IDDBD : Merci pour toutes ces réponses passionnantes !

K.B. : Merci à toi pour tes encouragements et ce blog précieux et indispensable !

Donc vous l’aurez compris, si vous passez un jour dans le centre-ville de Montpellier, entrez dans l’atelier En Traits Libres. Nous, on aime cet esprit d’échange ! Et même si le New York Times est passé avant nous (raaah les chiens !) nous sommes très heureux d’avoir pu proposer ce petit focus et très indirectement soutenir leur action.
Bon vent à tous les membres du collectif !

A voir : le site et la page Facebook d’En Traits Libres

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Blog | Angoulême #3 Rencontres avec…

Angoulême est la plus grande librairie BD de France. Ceux qui en doutent devraient venir y jeter un œil. C’est impressionnant à tel point qu’on se demande parfois si nous ne sommes là que pour ça : acheter des livres, chasser la dédicace. Je suis mauvais langue car c’est la plupart du temps une rencontre agréable. Moins personnelles, les rencontres internationales sont aussi des moments importants. Mais cette année, le hasard m’a plus poussé à la dédicace. Je ne suis pas un chasseur mais j’aime en profiter quand l’occasion se présente (en gros moins de 3 personnes dans la file devant moi). Donc, sur le chemin j’ai rencontré…

Jason, Bast, Anthony, James, Ted, Gyll et les autres

Évidemment, mon choix se porte plus naturellement vers Le Nouveau Monde, la bulle des éditeurs indépendants (les gros requins ne fricotent pas avec les petits poissons, c’est bien connu). Chez Cambourakis, dès le jeudi soir de mon arrivée, c’est une double dédicace de Jason Shiga qui m’attend. Aussi francophone que je suis anglophone, nous n’avons pas pu échanger, quelques mots grâce à la stagiaire de Cambourakis (merci !) seulement. Mais Jason Shiga est un personnage attachant aussi haut en couleur que ses albums (Bookhunter et Vanille ou Chocolat). Au passage, je remercie les gens de Cambourakis pour les échanges durant mon temps d’attente. J’ai pu feuilleter leur stand avec un plaisir de gourmet. Je peux vous le dire, ils font du très bon boulot !

Plus tard chez la Boite à Bulles, je rencontre Bast pour En chienneté en compagnie de Mo’ (voir sa chronique sur cet album). En Chienneté raconte son expérience comme intervenant dans une maison d’arrêt. Travaillant moi-même sur ce sujet, nous avons pu échanger quelques impressions. Une discussion passionnante ! Merci à Bast pour sa gentillesse et sa dédicace. Je n’avais pas encore pu lire le livre, maintenant c’est fait et je ne peux que soulever la justesse du propos. Je pense que nous en reparlerons un de ces jours.

Pas très loin, 6 pieds sous terre avec James. Je connais James depuis longtemps avec Comme un lundi. J’avais eu des contacts professionnels (avortés malheureusement) avec lui et j’étais très heureux de le rencontrer . Double dédicace pour 365 fois 77,8 et L’épi. (avec la Tête X) Il m’incite à aller voir son projet de revue électronique Mauvais esprit. A mon tour, je vous conseille d’aller y faire un tour, vu le nom des participants, c’est du bon ! En plus les premiers numéros sont en consultation gratuite, histoire de se faire une idée.

Enfin, je critiquais Le Monde des bulles tout à l’heure, mais j’ai quand même récupérer deux dédicaces (merci Pierrot pour l’aide) de Gyll Dillon pour le Nao de Brown (prix révélation) et surtout de Ted Naifeh, le papa de Courtney Crumrin. Très impressionné par ce dernier, ma rencontre a été quelque peu malhabile. Dommage mais c’est comme ça quand on est une groupie !

Pour terminer mon petit tour d’horizon des dédicaces, une belle dédicace d’Anthony Pastor pour Castilla Drive, prix du polar, svp ! Dédicace éclair un samedi en pleine cohue… Compliqué !

Projection sur la réalité des auteurs

Le vendredi soir, nous avons assisté avec presque toute l’équipe de KBD à la projection en avant-première du documentaire de Maïana Bidegain : Sous les bulles, l’autre visage de la bande dessinée. Dans ce documentaire, elle montre l’envers du décor et les difficultés rencontrées par les auteurs pour simplement vivre de leur art. En donnant la parole aux acteurs de la chaîne du livre (enfin, pas les bibliothécaires mais cela me semblait justifier vu l’esprit du documentaire), elle montre les différents paradoxes de la surproduction actuelle, ses causes et surtout ses conséquences. Je vous conseille de voir la bande annonce pour vous donner une idée. Ce film devrait tourner très rapidement dans les festivals.

Je trouve juste dommage que le débat qui a suivi la projection ne fut pas de la même qualité. Il manquait surtout des contradicteurs (comme souvent dans ce genre de débat, et j’en ai vu quelques un ces derniers temps) à la cause. J’aurais voir un éditeur répondre à un Fabien Velhmann très en verve (comme toujours, mais un peu trop cette fois).

Rencontre en lettonie

Petite conférence sur la BD alternative qui était en fait une présentation du prix de la BD alternative de l’an passé : le magazine letton Kush ! et son fondateur. Surprenant et très intéressant quand on apprend que Kush est le seul magazine de bande dessinée. La Lettonie n’a aucun passé, ni aucun présent de bande dessinée. Seulement 5 Tintin sont traduits dans ce petit pays. Kush est donc le seul véritable média de BD. De vraies pionniers dans un environnement totalement vierge !

Un écho intéressant au film de Maïana Bidegain.

Voilà, pour ce billet. Prochain passage consacré au bilan d’Angoulême 2012 !

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Blog | Angoulême #2 Les expositions

Pour ceux qui se demanderaient où sont les articles Angoulême in Live, ben désolé, je n’ai pas réussi le même exploit que l’an passé. Tant pis. Je vais quand même vous faire un petit topo sur les expos que j’ai pu voir durant ces deux jours passés au festival.

Comès, maître du clair/obscur

Si je suis à Angoulême cette année, c’est aussi pour voir la présentation des planches originales d’un de mes auteurs cultes. L’exposition est au sous-sol du théâtre, le lieu est un peu exigu sous les voutes. Heureusement, il n’y a pas trop de monde, juste des classes de collégiens qui ont un intérêt plutôt limité pour ce qu’ils voient malgré les explications d’un guide-conférencier qui les accompagne. Moi j’en profite et admire le travail. Devant ces planches, la maîtrise du noir et blanc si caractéristiques du Maître est évidente. Ce travail sur le noir, sur la composition, les traces de correcteur pour masquer le noir, l’abstraction… c’est magique. Que dire sinon que voir ces planches (mais aussi des affiches) dans de grands formats donnent encore plus de force à l’ensemble. Bref, hormis le lieu, je ne suis pas déçu.

Détail de planche, on peut admirer le travail sur le noir

Brecht Evens et la Boite à Gand

Mais la grosse claque de ce festival c’est l’exposition consacré à La Boîte à Gand, un collectif d’auteurs belges dont le membre le plus éminent est Brecht Evens, prix de l’audace en 2011. J’avoue que j’étais passé à côté… la honte mais bon, le ridicule ne tuant pas je peux quand même rédiger cette chronique. Comment décrire le travail de Brecht Evens ? Graphiquement, c’est tout simplement fabuleux ! Déroutant mais fabuleux ! Difficile de décrire ces couches de couleurs se superposant d’une manière magique. C’est coloré et magnifique, poétique et éclatant. Bref, j’ai craqué. Si vous le connaissez pas, je vous invite à lire d’urgence ses albums ! Ceux qui doutent que la bande dessinée puisse être un art, voici une réponse.

Rien à voir mais durant la visite, Mo’ et moi avons rencontré Nancy Peña qui est très copine avec Mo’. Elle était accompagnée d’une certaine Marion. Cette dernière, très sympathique, semblait être pas mal calée en dessin. Après les avoir quitté, le flash, il s’agissait de Marion Montaigne. C’est définitif, je suis un boulet…

Les couches se superposent pour donner un effet de lumière incomparable. C’est beau !!!

Philippe Squarzoni et la BD militante

En passant dans la rue avec les KBiens (+ pièce rapportée, spéciale dédicace), nous avons vu l’affiche d’une expo Philippe Squarzoni à la Maison du Peuple et de la Paix. Assez fans de son travail (je lis moi-même Saison Brune en ce moment) nous n’avons pas hésité. Si l’expo avait le mérite de présenter les bonnes planches de ses œuvres militantes (Dol, Guarduno, Zapata, Saison Brune), l’expo ne présentait pas les planches originales. Quand on connait un peu, on n’apprend pas grand-chose. Personnellement, j’avais lui 3 des 4 albums (4e en cours) donc bon… Voilà. Lisez les livres surtout !

Vous le reconnaissez ? Extrait de Dol

La Corée à l’honneur

L’exposition sur la bande dessinée coréenne était au centre du festival dans une bulle spéciale. Cette belle exposition à la scénographique soignée était découpée en trois parties : les jeunes auteurs, les grands auteurs et l’avenir. Chaque auteur avait son propre espace avec une petite interview filmé passant sur un écran, texte de présentation d’une œuvre et planches originales. Très didactique, cette exposition montrait toutes les qualités du manhwa. Jisue Shin faisait d’ailleurs partie des auteurs présentées. La seconde partie présentait les œuvres de deux auteurs majeurs de la bd coréenne : Lee Doo-Ho (Le Bandit Généreux) et Kim Dong-Hwa (La Bicyclette Rouge…). Là encore des planches originales et une scénographique bien pensée mettent en valeur le travail de ces auteurs. Mais la partie la plus intéressante pour moi était celle consacrée au numérique. Alors qu’en France, nous en sommes encore aux balbutiements, là-bas le numérique c’est 400000 lecteur par mois et plus de 200 BD sur un portail collaboratif pour un genre baptisé Webtoon. Bref, de quoi voir l’évolution possible dans nos contrées dans quelques années. Démonstration à l’appui, des écrans et souris sont disponibles ainsi que des iPads pour voir toutes les possibilités offertes. Intéressant.

Test de lecture numérique. Intéressant !

Les « Pas vu »

Les expos phares de ce festival manquent à ma collection : JC Denis, Uderzo, Michey/Donald. Bon, deux jours c’est un peu court alors il faut faire des choix. J’ai zappé. Pour la première, le président avait choisi le lieu d’expo le plus charmant mais aussi le plus exigu avec sa jauge d’entrée minimum. Du coup, difficile d’y pénétrer même en journée calme sans perdre beaucoup de temps à attendre. Je trouve ce fait assez révélateur de l’aura du Président de cette année. En 2012, la présence d’Art Spiegelman irradiait le festival tout comme celle de Trondheim quelques années plus tôt. Nous en sommes loin cette année. JC Denis est plutôt un homme discret et nous avons retrouvé ce trait de caractère cette année. A l’image d’une affiche certes jolie mais discrète par rapport aux précédentes.

Le prochain président… bref nous en reparlerons.

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Humeur | Tintin au Congo (Hergé)

Difficile de faire une véritable chronique sur un album polémique comme Tintin au Congo. Il n’en reste pas moins une brique de l’œuvre monumentale d’Hergé, référence absolue quand on évoque la BD franco-belge. Mais d’un point de vue moral, peut-on admirer un album comme celui-ci ? Voici un avis parmi tant d’autre… le mien…

En se penchant sur l’Afrique en BD, l’équipe de KBD a immédiatement discuté de l’intérêt de chroniquer Tintin au Congo. Je faisais partie de ceux qui défendaient cet album non seulement pour sa place intéressante dans cette thématique mais aussi pour son côté document d’histoire. Car si son point de vue et l’idéologie de Tintin au Congo est clairement discutable, l’album est un témoignage direct d’une pensée d’un autre temps. Une preuve une fois de plus que la bande dessinée est un média bien plus révélateur qu’il n’y paraît.

Je ne suis ni Tintinophile, ni assez calé dans l’histoire de Tintin et de son créateur pour vous faire une analyse efficace de la place de Tintin au Congo dans l’œuvre générale d’ Hergé . D’Hergé, je connais un certain nombre de fait, en particulier ceux qui l’ont rapproché des mouvements conservateurs d’avant-guerre et de la collaboration quelques années plus tard… Périodes qui sont passés sous silence à la fin de la guerre (cf ma chronique sur le très bon livre « Traits résistants »). Je vous invite à lire les nombreuses biographies (celles de Benoit Peeters notamment).

Après la guerre, Hergé avait tout de même conscience du caractère assurément colonialiste voire raciste de sa première version de Tintin au Congo et a tenté de rétablir l’équilibre en retouchant sa première version. L’édition couleur que nous avons tous en tête est bien entendue le résultat de cette profonde mutation. Cependant, celle-ci reste profondément révélatrice de ce paternalisme spécifique au colonialisme belge. Dans Tintin au Congo, notre héros et son chien apparaissent comme de véritables messies attendus avec fébrilité par une population noire. Déclenchant une émeute à son arrivée, Tintin traverse l’Afrique noire avec un regard plein de compassion pour ces « gentils noirs »… Un Tintin qui, des années plus tard, est tourné en dérision par Joann Sfar dans une drolatique scène du 5e volume du Chat du Rabbin (Jérusalem d’Afrique). On a envie de dire 1 partout balle au centre.

Avec notre point de vue d’hommes et femmes du 21e siècle, cette vision nous apparaît comme indécente. Et je comprends la réaction forte des associations antiracistes. Pourtant, comme certains le demande, doit-on interdire la publication d’un livre comme Tintin au Congo ? Serais-je prêt, si on me le demandait, à retirer cette bande dessinée de mes bacs de médiathèque ? Clairement non. Tout comme je ne retire pas les œuvres érotiques qui ne mettent pas toujours en valeur la femme, tout comme je ne retire pas les œuvres violentes, tout comme je ne retire pas les œuvres irrespectueuses des religions… Il ne s’agit pas pour moi de défendre la fameuse « liberté d’expression ». Je ne soutiens absolument pas les idéologies de ces œuvres. Il me semble en effet bien plus intelligent et constructif de privilégier la médiation, la discussion autour d’une œuvre et son public que de se morfondre dans un obscurantisme qui est le terreau de toutes les formes de discrimination. Et j’irai même plus loin en soutenant l’idée de faire étudier Tintin au Congo à l’école comme support d’étude de la colonisation. Montrer cette œuvre, mettre en lumière son idéologie et en quoi elle est révélatrice d’un moment passé de l’histoire, expliquez sa relation avec notre monde contemporain. Voici façon plus efficace de combattre le côté nauséabond de cette œuvre.

Entre nous, Tintin au Congo fait partie des œuvres qui ont marqué mes lectures de jeunesse. Toutefois, je ne le conseillerai pas (plus) à un enfant, incapable de comprendre les tenants et les aboutissants de cet album. Pourtant, je me souviens toujours de cette dernière grande planche. Ce village, presque un village d’enfants avec ces personnages fascinant évoquant le souvenir d’un héros que je ne trouvais pas vraiment intéressant. Je suis beaucoup resté sur cette planche. Elle appelait quelque chose d’étrange chez moi. Une vision particulière de l’aventure. Car, même avec les défauts de cette œuvre de jeunesse, on retrouve déjà ce qui fait l’intérêt de cette série majuscule de l’histoire de la bande dessinée : l’appel de l’aventure par cette propension à proposer des personnages secondaires haut en couleur.

Car, à bien y réfléchir, la multiplication des clichés est un peu le moteur de Tintin. Hergé a toujours joué sur ces images d’Epinal. Il suffit de contempler les visages dans les fameux tableaux des 2e et 3e de couvertures pour s’en rendre compte : Sud-Américains, arabes, chinois, japonais, écossais, portugais… Tant au niveau du scénario que du graphisme, les populations sont toutes figées dans des aprioris. Certes, la technique d’Hergé s’est amélioré au cours des aventures de Tintin pour faire passer l’ensemble avec beaucoup moins de naïveté déconcertante mais…

Alors oui, cette œuvre mérite d’être chahutée. L’idéologie transparaissant dans cet album est plus que discutables. Les noirs sont profondément maltraités et il serait honteux de ne pas le souligner. Du côté artistique, si le rythme et la cohérence de l’ensemble ne sont pas encore de la qualité des albums suivants  – le côté feuilletonesque est encore très présent – le graphisme est déjà là. Résultat, l’œuvre d’Hergé avec ses défauts et ses qualités a aussi donné le frisson de l’aventure au petit lecteur naïf que j’étais. Malheureusement, le temps passe et le petit lecteur a grandi…

A lire : le très bon article du blog de Mondomix sur le sujet

Humeurs & blog

Blog | Le bruit de la mouche le soir au fond du blog (humeur)

Comme un bruit de moucheron derrière l’oreille, ça m’est venu sans prévenir, pour déranger, pour m’empêcher de trouver le sommeil du juste. C’est un germe semé aux quatre vents du globe Internet et qui touche tout le monde… enfin surtout nous, auteurs de chroniques amateurs.

Cette idée m’est venue en regardant mes statistiques. Ah les statistiques ! Qui vient chez moi ? Quand ? Pour quel article ? Beaucoup d’entre nous font les fiers en arborant l’air détaché de celui qui s’en désintéresse. Si pour certains dont la noblesse d’âme n’est plus à prouver c’est effectivement le cas, la plupart se jette quotidiennement, ou disons très régulièrement, sur les courbes, camemberts, listes ou autres histogrammes. Les mêmes statiques qui nous font découvrir les mots clefs poétiques du type Loisel Erotique, Comédie Pornographique utilisé par les gens pour rejoindre notre site. Et encore j’évite de mettre les plus trashs ! Bref, de quoi avoir des assurances quant à l’avenir glorieux de l’humanité…

Je dois avouer que je suis plutôt dans la catégorie des acharnés des stats.  Après tout, si le blog est un outil narcissique de première catégorie – regardez comme je sais faire de jolies phrases  – c’est aussi un moyen efficace de partager son avis avec le monde entier. Sous réserve bien entendu que le dit « monde entier » soit francophone mais nos diplomates y travaillent. Bref, être lu est agréable et ça motive pour faire de belles chroniques (si, si !).

Où en étais-je ? Ah oui ! Après 3 ou 4 jours sans passer par mon module de gestion du blog, je regardais donc ces fameuses statistiques. Quand soudain (tada !) un pic ressemblant étrangement au Mont Ventoux sur un profil d’étape du Tour de France ! Un pic, un cap, une… ! Cette pointe spectaculaire était le fruit d’un article publié ce jour précis, un seul article, unique, alors que j’ai tant de chouettes billets à lire : la Page Blanche de Boulet et Bagieu !

« Fichtre me dis-je ! Je viens de quintupler mes visites sur un seul article ! ça c’est du buz ! » Buuuuzzzz, buuuuzzzz ! Vous avez vu ! L’appel du moucheron ! L’idée saugrenue était cachée sous l’insinuation maladive qu’éventuellement, en étant un peu malin, je pouvais peut-être doubler mes visites sur la multiplication de ces articles dont l’objet était plus le passage que l’album lui-même. En y réfléchissant c’est simplissime :

Recette pour se faire du buzz :
– Prenez le top 10 des meilleurs albums vendus dans le classement Livres Hebdo ou plus fort encore celui du supermarché local. Evitez tout contact avec votre libraire habituel !
– Choisissez les 5 premiers, en particulier les albums qui marqueront à jamais l’histoire de la bande dessinée surtout ceux scénarisés par des imitateurs de la télé.
– Faites une chronique de préférence incendiaire
– Comptez sur la chance pour qu’une armée de fan en délire passe par là et vous insulte copieusement
– Faites montez la sauce en surenchérissant dans l’insulte graveleuse, voire raciste/machiste (pour les garçons)/féministes (pour les filles)/ homophobe c’est encore mieux.
– Consultez vos statistiques, si ça ne prend pas encore, recommencez. A force ça passera.

A partir de la semaine prochaine j’appliquerai donc cette formule.

Non mais revenez quoi !

Heureusement pour moi, cette idée saugrenue a été chassée d’un revers de la main. Un gros PAF sur le moucheron et l’idée était déjà partie. Vous ne verrez donc pas sur IDDBD, les albums de ce fameux top 5 des titres les plus vendus. Bien entendu si un jour Fred Peeters était dans le lot je ferais une exception mais malheureusement je suis bibliothécaire depuis 9 ans et je ne l’ai encore jamais vu passer.

Evidemment, vous l’aurez compris, je me moque gentiment de cette chasse aux lecteurs dont certains blogueurs sont friands. Ils sont capables de choses étonnantes pour cette gloire illusoire. Ce n’est pas nouveau, seule la qualité, la créativité ou la participation sont des moyens de faire grandir un blog. Les solutions artificielles sont rarement pérennes… et les choses se savent vite dans ce petit monde. Mais après tout, chacun mène sa barque dans la direction voulue. Ce n’est simplement pas la même que la mienne. IDDBD restera donc un petit blog.

Ce billet n’avait d’utilité que pour moi seul, c’est un petit plaisir narcissique dont je parlais plus haut, une façon caricaturale d’exorciser un penchant mal venu. J’en tremble encore. Il est parfois utile de se perdre un peu.

Allez demain j’attaque une chronique sur les blagues de… Buuuuuzzzzzzzzzzzzzzzz !!!!!
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!

Humeurs & blog

Chronique de vacances #1 | Mode Tong activé

Une saison de plus se termine pour IDDBD. Nous passons, comme tous les ans depuis 2006, en mode vacances. Cela ne veut pas dire que nous passons en silence radio complet mais nous allons alléger quelques peu les chroniques (nous gardons les plus belles pour la rentrée) et nous essayerons de vous trouver quelques petites infos sympas à vous mettre sous la dent.

En tout cas, merci encore pour vos visites toujours plus nombreuses. N’oubliez pas votre PC portable sur la plage et venez de temps en temps consulter nos pages. On ne sait jamais sur un malentendu vous pourriez avoir envie de découvrir de nouveaux horizons.

Bédéphiliquement vôtre !

Humeurs & blog

Et toi, pourquoi tu blogues ?

A la fin de la semaine dernière, Mo’, ma consœur de KBD, s’indignait devant le billet pas totalement moral d’un blogueur influent dans le petit monde de la littérature. Cet article est, je dois le dire, assez exécrable, critiquant ouvertement et sans réels arguments toute une série d’auteur « à succès ». Sous couvert de lancer un débat et sous des airs faussement provocateurs, ce blogueur s’est fait plaisir en attaquant les auteurs non seulement sur leur style mais aussi sur leur apparence physique. S’en suivirent alors quelques 200 commentaires ou seuls quelques personnes ont tenté de réagir, les autres rejoignant avec délectation ce lynchage organisé.

Tout ceci n’est pas très glorieux. Malheureusement, le cultureux méprisant de sa « haute estime » le bas peuple de la culture et n’hésitant pas à jeter à la mer  les auteurs et leurs lecteurs afin de garantir la pureté de la race n’est plus le privilège du roman. Depuis que la BD est devenue un truc branché, il a débarqué aussi dans notre petit monde. Avant, ces mêmes personnes nous regardaient de haut, jugeant nos petits mickey indignent de leurs intérêts. Aujourd’hui, ils toisent les grandes maisons d’éditions et ne jurent que par l’Association ou Cornelius. Ces gens ont toujours besoin d’un ennemi pour exister.

Mais au-delà de l’épisode, ce non-événement pose deux questions importantes : peut-on tout dire sur un blog et pourquoi blogue-t-on ? A la première question je répondrais simplement non. On ne peut pas tout dire. Je ne suis pas un partisan du retour à l’ordre moral, ce n’est pas là-dessus que je porte ma réflexion.  Chacun est libre de s’exprimer comme il le souhaite. Cependant, même si les multiples formes de réseaux sociaux nous font penser le contraire, le web reste un lieu public où il n’est pas nécessaire d’étaler ses réflexions à l’emporte-pièce faites de philosophie de comptoir et de soirée pyjama. Bien entendu, j’ai ma propre opinion sur certains albums de BD, des opinions qui n’ont pas toujours à voir avec l’œuvre en elle-même; des opinions faites sur des idées reçues… Bref, des opinions qui n’apportent rien ni à mes lecteurs, ni au petit monde de cette blogosphère là. Il m’apparaît honnête de les garder pour moi. Le travail artistique est suffisamment compliqué pour ne pas attaquer des auteurs sur autres choses que leurs créations. Sur IDDBD, nous nous sommes longtemps limités à des albums que nous aimions. Cet état a changé en septembre 2010 mais depuis, il ne me semble pas avoir dérapé vers des critiques non justifiées.

La deuxième question est plus compliquée car bien plus personnelle. Pourquoi je blogue ? C’est un mélange de bonheur égoïste et de plaisir partagé. Bonheur égoïste de l’écriture, régulière, parfois difficile mais toujours belle même si parfois on est désolé de la qualité de son texte (ou de son orthographe). Bonheur également de constater que parfois, nos chroniques intéressent ou font réagir (pas beaucoup chez nous mais un peu). Plaisir partagé car c’est aussi l’occasion de discuter dans les commentaires, de rencontrer des gens, parfois des auteurs et d’échanger avec eux. Ma présence sur IDDBD, c’est une rencontre avec Mike à la bibliothèque de Poissy. C’est un lecteur passionné qui discute avec un bibliothécaire bavard, ce sont des conseils, quelques commentaires sur un blog et une aventure à la fois humaine et virtuelle. Le blog c’est aussi ça.

Toutes ces questions et ces quelques réponses ont amené un débat sur le blog de Mo’. De ce débat est né l’idée, un peu folle j’imagine, de réfléchir à une espèce de « charte » de devoirs des blogo-lecteurs. Depuis le début de la semaine, Mo’ récolte les idées et les réflexions. Aujourd’hui, il y a une vingtaine de participants actifs (dont un éditeur, La Boîte à Bulles, et le site Babelio). Alors si cette réflexion vous intéresse, n’hésitez pas à participer. Un petit mail sur IDDBD ou sur le blog de Mo‘ et c’est parti !

Sinon, à demain pour une nouvelle chronique !!!

Humeurs & blog

Bienvenue sur IDDBD

Lancement d’IDDBD le jour où Lewis Trondheim est sacré Grand Prix du Festival de BD d’Angoulême ! Comment rêver meilleur départ ?

Vous trouverez sur IDDBD des chroniques quotidiennes sur les albums, les auteurs, et les actualités de la bande dessinnée. Forcément subjectif, IDDBD ne parle que de ce qu’il aime et uniquement de ce qu’il aime (cette idée, je l’ai piquée à un ami blogueur et rockeur…). Vous ne trouverez donc aucune info sur le dernier Asterix par exemple… En revanche, vous lirez souvent les noms de Trondheim, Larcenet, Sfar, Blain mais aussi Rosinski, Van Hamme, Crisse, Cailleteau et bien d’autres (Mazzucchelli, Turf, Pecqueur)… Bref, on ne va pas tous les citer dès le premier jour (sinon que reste-t-il du suspense ???).

Attention les yeux… IDDBD c’est parti !

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