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Chroniques BD

La fille de la plage (Inio Asano)

Dans une petite ville de province japonaise, Koume Satô et Isobe Kosuke, collégiens de dernière année découvrent les joies et les plaisirs de l’amour charnel. Cependant, leur relation n’est pas basée sur l’amour mais plutôt sur le partage d’un mal-être. Inio Asano renoue avec le thème de la jeunesse en quête de repères dans un manga érotique de grande qualité (et pas seulement pour son côté érotique). Ma première rencontre avec Inio Asano, mangaka fort apprécié des critiques et du public, fut une franche déception. Pour plus de détails, je vous invite à lire ma chronique de Solanin. Malgré les imprécations de mon confrère Zorg, je n’étais pas vraiment enthousiaste à l’idée de me replonger dans l’une de ses œuvres. Mais, au hasard de la préparation d’une formation, je cherchais des exemples de cette nouvelle BD érotique dont l’approche consiste à intégrer le sexe au sein d’une histoire cohérente plutôt que passer son temps à empiler des situations scabreuses. Après Comtesse d’Aude Picault ou Les Melons de la colère de Bastien Vivès, j’entreprenais la lecture de La fille de la plage avec l’œil froid (enfin froid…) du type pas convaincu. Dans mes souvenirs (j’avoue… j’ai cliqué sur le lien inséré dans mon premier paragraphe), ma principale critique avait porté sur la narration. En revanche, j’avais été plutôt séduit par l’aspect graphique. Dès les premières planches, je suis immédiatement retombé sous le charme d’un univers esthétique évoluant entre douceur et contraste. D’un côté, le décor est très réaliste, quasi-photographique, de l’autre le mangaka propose des personnages aux corps longilignes mais aux visages ronds et expressifs. Ces disparités participent à l’instauration d’une atmosphère toute particulière où nos deux personnages principaux semblent constamment en décalage avec le monde dans lequel ils évoluent. Ce climat permet au récit de prendre toute sa mesure. L’histoire commence quelques heures après leur première relation sexuelle sur une petite plage sans charme. Elle, Koume Sato est une jeune fille ordinaire qui vient de subir une humiliation de la parti du beau gosse du collège. Lui, Isobe Kosuke, n’est pas originaire de la région et ne s’est jamais intégré dans cette petite ville de province. S’ils sont dans le même collège, ils n’ont rien en commun et leur histoire semble même fortement improbable… Mais contrairement à Solanin, j’ai été cette fois séduit et profondément touché par cette relation adolescente. Par la grâce d’une écriture tout en finesse répondant parfaitement à son univers graphique, Inio Asano nous entraine dans son monde où la découverte de la passion charnelle s’accompagne d’une mélancolie profonde. Ici, et surtout dans le premier volume, le sexe devient un moyen de s’échapper du quotidien, d’oublier ce « spleen » qui marque les deux protagonistes. A partir d’une base  simple, le mangaka développe son histoire dans un quasi huis-clos où les personnages secondaires jouent un rôle presque insignifiant. Hormis pour faire rebondir l’histoire, Inio Asano s’appuie surtout sur la relation psychologique entre ses deux héros. Si vers la fin du récit des figures prennent un peu plus de place, il s’agit toujours de mettre en avant cette danse subtile des corps et des esprits de Koume et Isobe. Le lien indéfinissable qui se créé entre eux devient peu à peu plus clair. En terminant la dernière page d’un ultime chapitre particulièrement réussi  – Asano a été l’assistant de Shin Takahashi (Larme Ultime) et il partage visiblement avec son maître l’art de conclure les histoires –  il nous reste une impression de sincérité étonnante et profondément marquante. Une belle réussite qui me permet surtout de prendre enfin la pleine mesure du talent de ce mangaka. Enfin. A découvrir : La fiche album chez Imho A lire : les chroniques d’Yvan et du9 A feuilleter : quelques extraits

La fille de la plage (2 volumes, série terminée) Scénario et dessins : Inio Asano Editions : IMHO, 2015 Éditions originales : Otta Shupan, 2009 Public : Adulte Pour les bibliothécaires : série courte de qualité, certaines scènes un peu crues peuvent heurter les publics jeunes (et leurs parents). Donc, sortez couverts !

Chroniques BD

Chronique | Le jeu du chat et de la souris

scénario et dessins de Setona Mizushiro
2 volumes (série terminé ??)
Editions Asuka, 2010(collection Shojo)
Edition originale Shogakukan, 2009
Public : adulte de + 18 ans
Pour les bibliothécaires : un très bon Yaoi, série à avoir dans son fonds (malgré des scènes très explicites)

Petit jeu entre amis

Le manga, c’est autant de genres que de catégories de personnes. Le manga, il y en a pour tous les goûts : le seinen pour les adultes, le josei pour les femmes, le gekiga pour les amateurs de romans graphiques, les shonen pour les garçons, le shojo pour les filles… Et puis il existe encore des sous-catégories comme le yaoi et le yuri… Question à deux euros cinquante : c’est quoi ? Les œuvres traitant de l’homosexualité, féminine avec le yuri, masculine avec le yaoi.

Si j’ai eu l’occasion de lire et de vous parler de yuri avec notamment l’excellentissime Blue de Kiriko Nananan et Love my life de Ebine Yamaji, je n’avais jamais abordé la thématique de l’homosexualité masculine ni dans mes lectures ni dans mes chroniques… Pourquoi ? Je pourrais trouver des explications métaphysiques mais je m’arrêterai au côté gênant et masculin de la chose. Ce n’est pas glorieux je sais. Mais le hasard et une nécessaire lecture professionnelle m’a obligé à ouvrir le premier volume de cette série courte (deux exemplaires) mais efficace et suprenante.

L’histoire est assez simple (quoiqu’un peu tordue). Kyoïchi n’est pas un époux très fidèle au point que son épouse engage un privé pour le suivre. Ce dernier n’est autre qu’Imagase, un ancien camarade de fac, qui lui propose de négocier afin de ne pas dévoiler ses informations compromettantes : il veut son corps… Débute alors une relation étrange faite de rejet et d’amour…

En me renseignant sur les yaoi, je me suis aperçu que leur principal défaut est ce côté un peu mièvre, fleur bleue, romantique qu’on retrouve très souvent chez les mauvais shojo… Bon, il faut dire qu’ils sont justement destinés au public féminin (au contraire des yuri qui sont plus grand public). Et effectivement, le côté « je me prends la tête pendant 15 pages pour te dire que oui mais bon tu comprends » apparaît assez régulièrement. Toutefois, je ne me suis pas ennuyé lors de cette lecture. J’ai même lu les deux volumes d’une traite c’est dire !.

Le dessin est d’un classicisme efficace mais jamais chargé, le découpage est rythmé. Les personnages ne sont pas non plus des caricatures du gay. Kyoïchi n’est certes pas Ryo Saeba (Nicky Larson) mais il est très masculin et Imagase n’est pas Renato dans la Cage aux folles. Si les scènes de sexes sont très crues, elles ne sont pas pour autant vulgaire mais forte en émotion et toujours justifié dans le fil du récit.

Mais l’intérêt de l’histoire, bien plus que la relation amoureuse, c’est le personnage de Kyoïchi. Comment va-t-il évoluer ? Hétéro convaincu et marié, peut-il admettre son homosexualité ? L’est-il vraiment ? Le serait-il s’il n’avait pas rencontré Imagasé ? Toutes ces questions sont le véritable fil rouge du récit. Finalement, on regarde les choses se faire, les comportements évoluer et les sentiments changer. Tout cela avec beaucoup de finesse.

Bref, une lecture très agréable (et courte) pour découvrir un pan de la culture manga que je ne connaissais pas encore. Une très « belle » œuvre, à conseiller…

A lire : la critique sur manga-news

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