Des décennies avant les évènements de l’année 1152, Celanawe, soldat aguerri de la Garde du royaume des souris, est envoyé à la recherche de la mythique hache noire. Une quête légendaire qui le mène bien au-delà de la mer et de ses propres interrogations.
Mini-chroniques pour grands héros
Si vous avez déjà lu la première chronique d’IDDBD de l’Hiver 1152 (T2 de la série), vous savez déjà tout le bien que je pense de Légendes de la Garde. Alors pourquoi revenir aujourd’hui sur le 3e opus paru en octobre dernier ?
Il s’agit tout d’abord de saluer le geste d’auteur. David Petersen ne tombe pas dans la facilité en se contentant de transposer l’univers de la fantasy classique vers un royaume de souris. Il évite l’écueil « kawaï » (oh les belles p’tites souris qui se battent avec leurs mignonnes p’tites z’épées !). Non, malgré leur taille, les soldats de La Garde sont des héros au sens noble du terme. Haute valeur morale et grand devoir pour petits personnages.
Cependant, jusqu’à ce troisième album, il manquait peut-être le détail permettant d’inscrire cette œuvre dans la lignée des grandes sagas de fantasy. Ce détail qui fait la différence entre une simple histoire de guerriers courageux et une légende de héros intrépides, celle qui résonne dans les mémoires. Et c’est avant tout pour cela qu’il convient de revenir sur cet album très particulier, à la fois indépendant et terriblement attaché à l’ensemble.
Entrer dans la légende
Avec 40 ans de recul par rapport aux événements des premiers livres, David Petersen offre à ses lecteurs une profondeur temporelle qui fait toute la différence. Cette dernière donne à l’univers créé une cohérence évidente. Malgré les effets graphiques et narratifs des premiers volumes, en particulier les belles illustrations type enluminures médiévales, le récit ne s’inscrivait pas forcément dans une dimension « historique ». Or, avec La hache noir, titre du 3e volume, l’histoire prend des airs de roman d’apprentissage quasi-mystique. Une dimension incarné par le personnage principal de toute la série : cette fameuse hache noire. Entre mythe et réalité, ce terme de Hache noire qui désigne aussi bien l’arme que son porteur est la base d’une mémoire collective et représente le véritable lien entre les générations de souris. N’est-ce pas le rôle des mythes d’être le ciment d’une société ? Cet album le construit pour nous.
Si l’histoire peut se lire indépendamment des autres volumes de la série, on s’aperçoit de tous les détails évidents qui sautent aux yeux. On voit naître des lieux et des personnages que l’on s’amusera à retrouver dans les albums précédents. On comprend alors mieux un certain nombre d’évènement. Bref, on se replonge avec amusement dans le foisonnement graphique et narratifs des premiers volumes. Bref, ce 3e volume permet de repartir dans la découverte de l’univers avec, en plus, ce plus-que-détail qui donne toute sa mesure à cette œuvre si particulière dans le paysage de la bande dessinée.
Pour finir, dernière bonne raison de lire cette série : dans le cadre de nos lectures estivales, nous vous proposerons bientôt une synthèse KBD sur l’intégrale de cette série. Bref, vous n’aurez plus d’excuses si vous passez à côté !
A lire : les chroniques de Yvan et Bulles et Onomatopées
Légendes de la garde : la hache noire (3e volume de la série)
Titre Original : Mouse Guard : the Black Axe
Scénario et dessins : David Petersen
Editions : Gallimard Jeunesse, 2014 (21€)
Edition originale : Archaia Entertainement, 2013Public : Tout public
Pour les bibliothécaires : une super série qui demande toutefois d’être portée auprès d’un public plus jeune. Un must-have !