(dessins de Juanjo GUARNIDO et scénarios de Juan DÍAZ CANALES, éditions Dargaud, 2005)
Hier, IDDBD ouvrait son blog sous les (bons) auspices du sacre de Lewis Trondheim au 33ème Festival de la BD d’Angoulême. Et pour un festival, on peut dire que c’est un festival de récompenses toutes plus méritées les unes que les autres puisque les sublimes albums de Juanjo GUARNIDO (au dessin) et Juan DÍAZ CANALES (pour le scénario), j’ai nommé « Blacksad », ont reçu le Prix 2006 de la meilleure série ! La classe ! La grande classe même !
Evidemment, ceux qui connaissent « Blacksad » me comprennent sans mal. Quant aux autres, je les envie de ne pas encore avoir posé les yeux sur les magnifiques planches de GUARNIDO, et de ne pas s’être laissé entraîné dans les histoires de DÍAZ CANALES ! Alors, c’est quoi « Blacksad » ? Tout simplement le meilleur, en BD, du polar noir américain des années 50. Dans le genre, je ne crains pas de dire que rien ne lui arrive à la cheville… Et pourtant, les partis pris esthétique et scénaristique du départ étaient pour le moins audacieux : tous les personnages sont des animaux (certes aux corps « humanoïdes », mais des animaux tout de même !), y compris bien sûr le Blacksad du titre, un magnifique chat noir (tout un programme !). Aaaah ! Je vois déjà les esprits chagrins ! « J’ai passé l’âge de lire des BD animalières ! », « Peuh, des animaux ! », etc, etc… Minus ! Sachez qu’en fait, loin de rebuter, le choix des auteurs est tout simplement une idée géniale : leur caractère animal assure aux personnages une épaisseur et une crédibilité psychologique immédiate et nous plonge instantanément dans l’ambiance… Et de l’ambiance, on peut dire qu’il y en a dans cette série : entre les assassins de la femme qu’il a aimé (tome 1 : « Quelque part entre les ombres »), une bande de racistes néonazis fous furieux (tome 2 : « Artic nation »), les « hommes » de main d’un sénateur furieusement anticommuniste (tome 3 : « Âme rouge »), et les superbes créatures qui lui tombent dans les bras aussi facilement que les coups de poings sur la gueule, Blacksad n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer (et nous non plus, ce qui tombe plutôt bien !).
Bref, des scénarios en béton armé, un dessin à couper le souffle : « Blacksad » a tout pour vous laisser sur le carreau, les yeux écarquillés et le palpitant à 140… Heureusement, un 4ème tome est prévu…
A visiter : le site de Dargaud où vous pourrez lire les premières planches des trois permiers albums de la série
A lire : l’interview de Guarnido et Canalès sur bdparadisio.com
A voir : le site (trop beau) consacré au troisième tome de Blacksad