(scénario d’Alan Moore, dessins de David Lloyd, Delcourt)

Fin du 20e siècle, l’Europe, les Etats-Unis et l’Afrique ont disparu sous les eaux et les bombes nucléaires, le monde est un chaos. L’Angleterre est sous la coupe d’un régime fasciste. Dans ce monde sombre où règne la violence organisée par le pouvoir, Evey est secourue par un être étrange portant un masque de théâtre au visage souriant. Cet homme n’a pas de nom, mais on peut le surnommer V

En 1982 (1989 en France), Alan Moore signe sans doute l’une de ses plus grandes bandes dessinées avec V pour Vendetta. Comme je n’aime dire de gros mots, je ne vais pas évoquer le truc commis par les frères Matrix l’an passé, ça m’évitera de me faire enguirlander par Mike .

Bref, V pour Vendetta est un chef d’œuvre de la BD, sans doute l’un des comics les plus importants de ces 25 dernières années (avec Mauss de d’Art Spiegelman et Watchmen… d’Alan Moore). Comme son nom l’indique, V pour  Vendetta est une histoire de vengeance… Mais très vite, elle dépasse ce postulat de départ et deviens une bande dessinée politique, engagée, au message prenant une importance considérable quand on sait qu’elle a été écrite au milieu de la période Thatcher (du coup on lit la première partie avec un autre œil).

Et puis, il y a ces personnages : V au masque de théâtre, au sourire figé, un étrange pantin manipulateur de ficelles armé d’une volonté extraordinaire, prêt à tout pour ouvrir les yeux d’un peuple engourdi par la peur. Est-il un fou ? Un terroriste ? Peut-on tuer pour l’idéal de liberté ? Doit-on tout
accepter pour pouvoir être libre ? Malgré le temps cette question est toujours au centre des préoccupations contemporaines. Décidemment, le temps n’a pas d’emprise sur les chefs d’œuvre. Mais n’oublions pas Evey, cette jeune femme condamnée à se prostituer pour survivre, est le petit mouton perdu. Plus qu’une faire-valoir, elle est à elle seule, le symbole d’une liberté bafoué, puis retrouvé au contact du héros.

Ne vous arrêtez pas au dessin difficile de David Lloyd, au bout du compte on s’aperçoit qu’il correspond totalement à l’ambiance du scénario.

Qu’ajouter de plus, sinon qu’Alan Moore étale un nombre impressionnant de références, que la multitude de thèmes rend toutes nouvelles lectures encore surprenantes, que nous avons là une BD subversive à souhait, d’une rare puissance, bref, que nous atteignons ici les plus hautes sphères du panthéon bédéphilique (du mien en tout cas…).

Ah oui, j’oubliais, les dirigeants d’Easy-jet devrait également en lire quelques passages.

Autre chose : faites-moi plaisir : oubliez le film !

A lire : le dossier Le Comic Book face au film sur le site écran large (vous apprendrez ainsi pourquoi le nom d’Alan Moore n’est pas cité au générique)
A lire : la critique sur Krinein.com

A lire : la critique sur sceneario.com (Oui je sais , ce site revient régulièrement mais que voulez-vous, on a les mêmes goûts !)
A lire : les avis des internautes sur Bulledair.com
A voir :
un fansite consacré à Alan Moore

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