Une quête, trois nains, un voleur elfe (un Lin), un barbare, de la magie, des puissances divines et voilà posés les jalons de la fantasy. Si comme moi, vous êtes nostalgiques d’une époque où ce genre n’était pas un catalogue de clichés pour « Gros Bill » basés sur la notion de toujours plus (de monstres, de magies , d’humours, de glandes mammaires), époque où les scénaristes enrichissaient leur univers sans réutiliser systématiquement les mêmes formules commercialement viables, bref, si vous aimez la fantasy, la vraie, alors Légendes des contrées oubliées est pour vous.
Proche de la pure illustration le dessin rappelle que cette série en 3 tomes date de la fin des années 80, il peut décontenancer mais très vite on y trouve un réel intérêt. Ne serais-ce que par cet univers unique qu’il crée peu à peu. Le scénario est, quant à lui, digne des plus grands récits de fantasy. Sans s’écarter des schémas classiques du genre, il donne pourtant au lecteur sa leçon de récit bien bâtit. Bien sûr, nous n’allons pas vous révéler ici la moindre parcelle du mystère entourant la quête des nains. Ce serait un affront au talent des auteurs.
Personnellement, je n’avais pas lu une œuvre aussi abouti (en BD) depuis le dernier tome du premier cycle de la Quête de l’oiseau du temps. Car bien entendu, la comparaison avec la mythique série du talentueux Loisel est incontournable. Et à la lecture, il est bien difficile de les départager. Dans l’une comme dans l’autre, on revient aux origines. La quête et l’aventure ne sont plus prétexte aux errements militaro-simplistes de ces dernières années, mais bien une découverte de l’univers, de soi-même et des autres.
Les personnages, bien qu’issues directement de la tradition – comme Hûrl le chevalier-tonnerre ou Bragon le héros de la Quête – ne sont plus des caricatures
A découvrir : le mini-site de présentation du jeu de rôle issu de la BD