Vacances à Saint-Prix (scénario de Chris Flamand, dessin de Julien Flamand, couleurs de Muriel Dutertre et Julien Flamand, éditions Akileos)

Quoi ? Est-il possible ? Un album d’Akileos qui n’est ni sombre, ni gothique, ni étrangement dérangeant ? Hé ! Il faut vous réveiller et ouvrir un peu les yeux ! Akileos n’est plus la petite maison d’édition underground publiant du 100 % « gore States » (l’a-t-elle jamais été d’ailleurs ???) ! Rappelez-vous tout de même : Les Baker, Louna et sa mère, c’est Akileos !

Bref, Vacances à Saint-Prix s’inscrit dans cette veine familiale, nostalgique, souriante mais avec quand même un « je ne sais quoi » de grinçant… En tout cas, si vous avez aimé Petit Polio de Farid Boudjellal, Les Baker de Lyle Baker ou Le retour à la terre de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet, vous aimerez assurément Vacances à Saint-Prix.

Sous le crayon plein de promesses de son fils Julien, Chris Flamand nous raconte quelques épisodes (parfois un peu romancés) de son enfance, et plus particulièrement de ses vacances à la ferme… Ca commence dans les années 50 pour se terminer au début des années 60, et ce n’est pas triste !

Les conditions sont plutôt rustiques : on ne peut pas vraiment dire que ce soit le Club Med ! Et pourtant, Kiki et son petit frère Patou vont vivre des vacances inoubliables qui les marqueront pour la vie. Comme les « grands » qu’ils rencontreront lors de leurs séjours à Saint-Prix : d’abord Pépé Marius et Mémé Marie-Louise pour Kiki, puis Marcel et Odette, d’un genre un peu différent (sic), pour les deux frères… Et puis il y a la séparation d’avec les parents (vite oubliée !), le rythme et les découvertes de la vie campagnarde, les jeux, une petite voisine…

On sent derrière le récit léger la grande nostalgie de Chris « Kiki » Flamand pour cette période de sa vie, ce qui fait de Vacances à Saint-Prix un album particulièrement attachant. Surtout lorsque, même en étant né à la toute fin des années 60, on retrouve certains détails de sa propre enfance…

Houlà ! Pour ne pas sombrer dans la nostalgie larmoyante, vite : une mention spéciale aux très belles couleurs de Muriel Dutertre et de Julien Flamand (je ne sais pas qui fait quoi, mais le résultat est magnifique)… Pour un premier album, chapeau !

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