Meteors (scénario de Fred Duval, dessin et couleurs de Philippe Ogaki, collection Série B, éditions Delcourt)
Ne confondez pas cette nouvelle série des éditions Delcourt avec Meteor – Les conquérants de l’espace, série parue dans les années 50 à 60 aux (désormais défuntes) éditions Artima.
Bien entendu, l’une comme l’autre, nourries au sein de la série B (comme l’indique d’ailleurs de manière explicite le nom de la collection chez Delcourt), puisent dans le grand réservoir de l’imaginaire SF collectif.
Vous retrouverez donc dans Meteors de nombreux clins d’oeil à Star Wars mais aussi à Planètes (si si, et le rôle de l’héboueur de l’espace, c’est quoi d’après vous ?), à 2001 l’Odyssée de l’Espace, Goldorak (heu, là j’exagère un peu… quoi que les scaphandres-armures 45A-A n’auraient pas déparaillés dans un épisode de l’auguste robot…), à Isaac Asimov (bien que ses 3 lois de la robotique aient été remplacées par la Charte de Turing…) et bien d’autres (dont la sublime série Le complexe du chimpanzé).
Mais rassurez-vous, Meteors n’est ni un assemblage hétéroclite de souvenirs disparates, ni une parodie de sagas SF : derrière son appartenance assumée à la série B, ce premier tome sait titiller l’intérêt du lecteur sans jamais relâcher le rythme de la narration, tout en lui présentant les différents personnages et l’univers qu’il cotoira tout au long de la série… On sent bien que Fred Duval a encore un maximum d’idées en tête et qu’il s’apprète à nous embarquer encore une fois dans une aventure à tiroirs et à rebondissements, tout en abordant de manière très ludique bon nombre de problèmes qui se posent déjà à nous (la pollution, la liberté d’expression) ou qui ne tarderont pas à s’imposer (rôle des ordinateurs, des réseaux et bientôt des intelligences artificielles dans l’organisation même de nos sociétés).
C’est d’ailleurs une constante des oeuvres dites mineures (séries B et autres) que de traiter de sujets plus profonds que bien des oeuvres dites majeures ou considérées comme telles par la critique. En tout cas, chez IDDBD, pas d’ostracisme : loin de nous l’idée d’affubler Meteors d’une étiquette d’oeuvre mineure. Au contraire, sans être un monument éternel de la BD contemporaine, cette nouvelle série vous fera passer un excellent moment de SF aux côtés de personnages sympathiques, dans une ambiance particulièrement efficace suspense et d’intrigue…
Quant aux dessin de Philippe Ogaki, il participe justement à cette efficacité du récit en adoptant un style à mi-chemin entre le trait européen et celui du manga, en tout cas très moderne.
Ce coctail narratif et graphique fait de Meteors une BD que l’on appréciera de lire pendant les vacances ou après une journée particulièrement éprouvante de boulot. Juste comme on apprécierait de temps en temps un bon épisode de Star Trek, de Cosmos 99 ou de Galactica… Juste pour le plaisir quoi !
A découvrir : le mini-site de la série Meteors où vous pourrez lire le pitch des éditions Delcourt et feuilleter Le règne digital (premier tome)