scénario et dessins de Philippe Auger
Editions Ankama, 2010
Public : Ado à partir de 14 ans, adulte amateur de phénomènes paranormaux
Pour les bibliothécaires : Vous avez peu de budget ? Passez votre chemin. Vous en avez beaucoup ? Idem
Gros Plan Paranormal
Durant l’après-midi du 20 janvier 1996, dans la petite ville de Varginha au Brésil, trois jeunes filles revenant de leur travail se figent devant un être étrange… Philippe Auger revient sur le « Roswell brésilien », un des phénomènes les plus marquants de l’ufologie moderne. (synopsis éditeur)
Avant toute chose, j’avoue être plutôt dubitatif face aux phénomènes paranormaux. Alors forcément, Philippe Auger et moi, nous n’étions déjà pas bien parti. Je souligne également son impressionnant dossier en fin d’album sur cette « affaire ». Il explore toutes les théories sceptiques ou non sceptiques. Il y a un gros travail c’est évident. Cependant à aucun moment je n’ai pris un réel plaisir à lire cet album.
La première raison étant le graphisme hésitant toujours entre deux eaux. Le découpage est influencé par le manga avec des enchainements rapides, le style oscille constamment entre réalisme et caricature, le trait est épais (ou pas) et plus proche du comics. Bref, un univers graphique en constante recherche qui finalement n’aboutit nulle part à force de transversalité. Mais mon principal reproche est cette exaspérante utilisation des gros plans et des lignes de vitesse comme pour indiquer au lecteur un peu nouille « attention, il y a de l’action !!! ». On dirait de mauvais rire dans de mauvaises séries télés. Sans mentir, 90% des planches ont au moins ce combo magique ! C’est horripilant !!!!
Quant à l’histoire, les chapitres sont relativement courts et passent de personnages principaux en personnages principaux. Les héros sont presque toujours des spectateurs (exception faite du policier et du chirurgien) qui ne comprennent rien à l’action. Du coup, ça manque cruellement de liens et on se demande parfois si nous ne sommes pas passés sur une autre histoire. Finalement, la BD est plus anecdotique que le dossier de fin de livre. A la limite, cet album serait plus un prétexte pour étaler des informations qu’une véritable œuvre.
Bref, si les Envahisseurs de David Vincent m’ont bien faire rire, ici c’est sans plaisir que j’ai parcouru cette fiction tirée de soi-disant faits réels. Mais cette « oeuvre » est plus proche de la BD promotionnelle que des grandes références du genre. C’est décevant et complétement anecdotique.
A lire : l’interview de l’auteur dans Bodoï