Eikichi Onizuka, 22 ans, toujours puceau ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie. Par un improbable concours de circonstance, il devient enseignant stagiaire dans un collège privée très réputé ? Mais comment lui, issu d’une université de 5e catégorie, ancien chef de gang bosozoku (motards), va-t-il faire face aux élèves, enseignants et parents qui veulent tous sa peau ? Avec fantaisie, humour, inventivité… et pas mal de surprises.

Un classique des 90′

Je profite de mes vacances d’été pour relire quelques classiques et GTO fait incontestablement partie de cette catégorie. Dans le style Shonen Gankuen – les histoires se déroulant en le milieu scolaire – c’est tout simplement un incontournable. De 1997 à 2002 et 25 volumes, Tôru Fujisawa et son équipe ont conquis un grand nombre de lecteur. Depuis de nouvelles séries de mangas, une anime (43 épisodes), des dramas ont vu le jour… La preuve d’un succès populaire incontestable.

Pourtant, GTO dresse un portrait particulièrement sombre du système éducatif japonais : violences, intimidations, abandons, suicides, obligations de résultats, égoïsme, parents absents, professeurs désabusés ou obsédés… Des jeunes filles sont la proie de détraqués sexuels à tous les coins de rue ou dans les transports. Des jeunes garçons sont complètement perdus dans un monde qui ne leur donne pas de repères. Nous sommes clairement dans le manga des années 90, mélange des grands thèmes d’après-guerre (la perte de confiance envers les adultes) et de cette remise en cause des valeurs du miracle japonais né avec la bombe Akira quelques années plus tôt. Pour rappel, en 1997, date du début de publication de GTO, le japon se remet à peine de l’éclatement de la bulle économique.

Héros, culottes et grandes valeurs

Au milieu de ce petit monde : Eikichi Onizuka. 22 ans, puceau, ancien chef de gang, capitaine de l’équipe de karaté d’une université pourrie où il est rentré en envoyant quelqu’un d’autre à sa place. Il est nul, ne connaît rien hormis les motos et pourtant…

Ce dernier se situe dans la droite ligne de ces héros des années 80/90 totalement anticonformiste mais porteur de réelles valeurs humaines. En fait, Onizuka est plus proche d’un Ryo Saeba (Nicky Larson en français) que du Gérard Klein dans l’Instit. Violent, obsédé sexuel, ados totalement attardé ne s’intéressant qu’à des futilités, il débarque un jour dans ce petit monde, semble mettre le bazar mais règle finalement les problèmes les uns après les autres. Au cours des 25 volumes de GTO, les soucis qui se posent à lui sont aussi variés que surprenants. Mais Tôru Fujisawa trouvent sans cesse de nouvelles façons de rebondir pour nous plonger un peu plus dans son monde. Ainsi, les nombreux cycles de cette histoire sauront vous faire découvrir de nouveaux aspects de la personnalité des personnages. Ados, profs, parents, tout ce petit monde qui forme une grande communauté à la fin de l’histoire, trouvera le moyen de vous séduire… et surtout de vous faire rire. Car c’est avant tout le but de GTO.

Cet humour est parfois très pipi-caca-petite-culotte blanche et saignement de nez. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de la présence de GTO dans la catégorie manga pour ados tant le côté sexuel est présent dans ce manga. De quoi avoir quelques maux de têtes pour les les bibliothécaires qui choisiront de l’intégrer dans leur secteur jeunesse ou ados. Au passage, cela prouve encore toute la liberté de ton des auteurs japonais par rapport à la bande dessinée franco-belge ou américaine. GTO serait tout simplement impossible chez nous. D’un autre côté, ce manga – hors de cet humour japonais très libre – aborde des thèmes qui parleront très fortement aux plus grands : prise de responsabilités, conscience de ses actes, importance de l’amitié et de la communication. Bref, une réflexion plus intéressantes qu’il n’y paraît sur le passage à l’âge adulte (héros principal compris) et des valeurs nobles portées par un héros charismatique et totalement iconoclaste.

Bref, si vous ne connaissez pas GTO, si vous souhaitez découvrir une série un peu longue qui saura vous détendre sans pour autant être totalement débile, si vous aimez les bons personnages avec un peu de profondeur, découvrez ce Great Teacher Onizuka. Assurément, une série qui vous procurera pas mal de joie !

A lire : le dossier Manga-news
A voir : Passion-GTO, un blog consacré uniquement à l’univers d’Onizuka

GTO : Great Teacher Onizuka (25 volumes, série terminée)
Scénario et dessins : Tôru Fujisawa
Editions : Pika, 2001-2004 (Nouvelle édition double en 2012)
Editions Originales : Kodansha (1997-2002)

Public : Grands ados-adultes
Pour les bibliothécaires : un classique mais en 25 volumes (enfin 13 avec l’édition double). Série terminée. A avoir dans une mangathèque idéale malgré quelques références qui ont un peu vieillies.

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